Le Comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC) a décidé d'une 4e marche nationale au Sud, lors d'une réunion tenue mardi dans la soirée, à Ghardaïa. C'est dans cette ville que la manifestation aura lieu le 13 avril, a décidé le comité. Cette réunion, tenue dans une maison et ayant regroupé une quarantaine de personnes, des représentants de quartiers des communes de Ghardaïa, Bounoura et Metlili, a été présidée par Tahar Belabbès, le coordinateur national du CNDDC. Des activistes du mouvement des chômeurs venus d'Alger y ont également pris part pour appuyer les revendications des jeunes du Sud. “Pour être sûr que cette marche réussisse à drainer le maximum de gens, il est absolument nécessaire de concentrer nos efforts sur le travail de proximité dans nos quartiers, c'est la méthode qui a été pratiquée à Ouargla, Laghouat et El-Oued et qui a démontré toute son efficacité", conseille Tahar Belabbès aux jeunes de Ghardaïa, ajoutant : “Chacun d'entre vous doit redoubler d'efforts pour faire adhérer les jeunes de son quartier et de sa commune à la cause des chômeurs qui est en fait une cause de tous les chômeurs d'Algérie et non pas uniquement ceux du Sud. Les 13 communes de la wilaya de Ghardaïa doivent être sillonnées en long et en large pendant ces jours qui nous restent et c'est largement suffisant pour mobiliser le maximum de jeunes et les convaincre qu'il est de leur intérêt de participer à cette grande marche pacifique." Puis, s'adressant aux journalistes présents, il délivre un message : “Je vous informe que je ne cesse de recevoir des invitations et des appels des plus hautes autorités du pays, entre autres Abdelmalek Sellal, le Premier ministre, qui veulent que je m'assoie avec eux autour d'une table pour discuter, ce que j'ai refusé en leur répondant que nous n'avons rien à nous dire, que nous voulons d'abord du concret sur le terrain. C'est pour cela qu'ils ont racolé des gens et de pseudos notables qui ne représentent personne avec lesquels ils ont festoyé à Alger cherchant à créer la division dans nos rangs. Mais ils se sont vite aperçus qu'ils ne réussiront pas parce que nous sommes sur le bon chemin et sûrs de notre bon droit à accéder à un emploi, un logement et surtout notre dignité, parce que celle-ci n'a pas de prix." Puis, d'un ton déterminé, il s'écria : “Je suis prêt à mourir pour ma dignité, je veux vivre debout et digne et jamais à genoux, jamais... jamais...". D'ailleurs, le slogan adopté par ce conclave est “notre dignité avant tout". Tarek, l'activiste d'Alger, a attiré l'attention des participants sur le changement de ton du pouvoir à l'égard de leur mouvement. “Ils ont compris qu'ils n'ont pas affaire à une bande de jeunes en mal d'action, mais à un mouvement bien structuré, organisé et responsable. C'est notre forte mobilisation et notre attachement à l'unité de notre pays qui leur ont fait changer de ton. À nous de maintenir la pression pacifiquement pour arracher nos droits, les droits de tous les chômeurs d'Algérie". Sur ce, Tahar Bellabès enchaîne : “Il faut bien comprendre que nous n'avons pas d'ambitions politiques mais il faut bien admettre que notre problème, au fond, est politique." Puis, après concertation, tous se sont mis d'accord pour que la marche de Ghardaïa, la quatrième du genre dans une grande ville du Sud, ait lieu le 13 avril. L. K