Coïncidant avec la Fête du tapis dans la vallée du M'zab, de violents affrontements ont opposé des jeunes aux éléments des unités antiémeutes de la sûreté de wilaya de Ghardaïa. Les violences, qui, au départ, n'avaient lieu que dans les ruelles de la vieille médina de Ghardaïa, n'ont pu être contenues par les forces de l'ordre. Elles se sont rapidement étendues telle une traînée de poudre aux vieux quartiers adjacents, tels que haï El-Moudjahidine, Aïn Lebeau et Echaâba où plus de 160 éléments antiémeutes sont venus renforcer des camions. Quatorze blessés, dont deux assez sérieusement atteints à l'œil et à la tête, sont à déplorer parmi les forces de l'ordre alors que du côté des manifestants, il n'était pas possible d'avoir un bilan, compte tenu que ces derniers ont évité de ramener leurs blessés aux structures sanitaires de peur d'être arrêtés. 17 arrestations ont été opérées dont 12 parmi les militants des droits de l'Homme, à leur tête le docteur Kamaleddine Fekhar et son adjoint Soufghalem. Ils ont été présentés hier par-devant le procureur de la République près le tribunal de Ghardaïa pour attroupement armé, destruction de biens publics et jets de pierres sur les forces de l'ordre. Pour sa part, la fédération FFS de Ghardaïa a indiqué, dans un communiqué parvenu à la rédaction, que “les évènements qui ont émaillé la Fête du tapis sont liés au mouvement de protestation enclenché à travers le territoire national et notamment au niveau des wilaya du Sud". Par ailleurs, le coordinateur du Comité pour la défense des droits des chômeurs d'El-Oued, Rachid Aouin, qui avait été arrêté avant-hier par la police, a été finalement relâché tard dans la soirée. Son arrestation est liée au fait qu'il distribuait des tracts appelant à la marche pacifique des chômeurs de “un million" prévue pour le 30 mars à la place des Martyrs de chahid Hamma-Lakhdar. D'autres membres de la CNDDC ont été également arrêtés puis relâchés par la police après interrogatoire. Pour sa part, le coordonnateur de la CNDDC, Tahar Belabbès, a affirmé que “ce qui s'est passé à El-Oued et à Ghardaïa sont des provocations visant à déstabiliser les mouvements pacifiques des chômeurs du Sud, et ce, après la réussite des mouvements de Ouargla et de Laghouat". L. KACHEMAD/S. Mohamed