Le monde artistique vient d'enterrer, dans les journées de jeudi et vendredi, deux géants de la culture algérienne : le poète Mustapha Toumi et la comédienne Salima Labidi L'univers artistique algérien vient d'être ébranlé. Deux grands noms de la culture et du cinéma nous ont quittés définitivement. Dans la nuit de mardi à mercredi, le compositeur, parolier, poète et peintre Mustapha Toumi, est décédé à l'âge de 76 ans. Dans la matinée de jeudi dernier, la comédienne et actrice Salima Labidi s'est éteinte, à l'âge de 64 ans, suite à une longue maladie. La défunte actrice a marqué la Télévision algérienne dans des rôles remarquables dans un style tragicomique s'inspirant de la société algérienne. Remarquée pour son grand talent de comédienne, elle a été sollicitée par de nombreux réalisateurs pour interpréter des rôles phares dans plusieurs téléfilms et séries, notamment Ahlil Ahlil, de Rachid Harhar, El-Michoir de Djamel Fezzaz et Akh'kham ned'da Meziane (La maison de Da Meziane), réalisé par Mahfoud Okkacha en trois séries de quatre-vingt-dix épisodes. Pour son apport au septième art algérien, la ministre de la Culture a adressé un message de condoléances en précisant : “Aujourd'hui, nous a quittés une grande artiste qui a laissé une empreinte indélébile grâce à des interprétations mémorables." Et d'ajouter : “Ces rôles lui ont valu l'amour et l'admiration d'un large public." Avant l'enterrement de la comédienne au cimetière d'El-Madania, dans l'après-midi d'hier, les artistes et proches de Salima Labidi se sont retrouvés pour lui rendre un dernier hommage. Concernant le compositeur de la chanson mythique “Sobhan Llah Ya Ltif", un dernier hommage lui a été consacré, jeudi matin, au palais de la culture Moufdi-Zakaria. Il était 11h, une foule de personnalités composée d'artistes, familles, amis et fans du défunt, attendait patiemment dans la grande salle du palais l'arrivée de la dépouille. Quelques-uns restaient silencieux, noyés dans leur tristesse et d'autres se remémoraient de bons souvenirs et des anecdotes vécues avec Mustapha Toumi. Cet artiste complet et engagé a été décrit par son entourage comme un “grand militant" et un “grand homme" de la culture algérienne. Complètement effondrée, l'artiste Seloua a confié avec beaucoup d'émotion : “Je l'ai connu de près, c'était un ami qui avait le cœur sur la main. Outre ses qualités artistiques, Mustapha était un philosophe. L'Algérie a perdu un grand monsieur." Quant au musicologue Abdelkader Bendamèche, il a précisé : “Il était éclectique. Comme parolier, il était précis et intelligent. Dans le monde musical, il était très respecté par tous." Vers 11h30, la Protection civile est arrivée avec la dépouille, accompagnée par l'épouse, les enfants du défunt et Khalida Toumi. Dans son message de condoléances, lu par son représentant, Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, elle témoigne : “La mort du moudjahid authentique et du grand poète m'accable de douleur et m'afflige de tristesse. Il nous lègue une œuvre qui puise sa saveur, son intelligence et son acuité d'un patrimoine qu'il renouvelle, approfondi et enrichi." Et d'enchérir : “Mustapha Toumi était un véritable créateur, repris non seulement par les artistes les plus prestigieux, mais également par tout un chacun sous forme de dits, d'adages, de proverbes : Sobhan Llah Ya ltif." Pour sa part, Mohamed Lamari a raconté avec certaine mélancolie sa rencontre avec Mustapha Toumi, et de la composition de la chanson “Che Guevara". Après la lecture de la Fatiha, les présents ont accompagné le défunt au cimetière d'El-Kettar où il a rejoint sa dernière demeure. H M Nom Adresse email