Résumé : Alors qu'il était encore au lit, et qu'il faisait à peine jour, Azad est réveillé par des coups à sa porte. Il se leva pour ouvrir à sa belle-mère qui lui rendait une visite matinale. Cette dernière ne semblait pas à l'aise. Elle était agitée et voulait rencontrer son beau-fils, mais seul. Ce dernier l'introduit au salon et lui demande les raisons de son agitation. Azad remarque le tremblement de ses mains, et la bave aux commissures de ses lèvres. Sa belle-mère ne ressemblait guère, ce matin, à la femme élégante et imposante qu'il avait toujours connue. - Du calme Zahia... A chaque mal, il y a un remède. Tu veux un café ? Elle hoche la tête sans répondre et il alla verser le café chaud dans deux tasses, avant de revenir au salon. Il dépose une tasse devant sa belle-mère, ainsi que le sucrier. Zahia rajoute deux cuillères de sucre dans sa tasse, et se met à siroter nerveusement son café. Puis elle revint vers Azad : - Azad... toi seul pourras m'aider. Elle pousse un soupir et regarde ses mains qui tremblaient de plus belle : - Tu connais l'anxiété n'est-ce pas ? Tu es psychologue... Tu dois recevoir un tas de gens qui souffrent de ce mal. Azad dépose sa tasse et la regarde en face : - Si je connais l'anxiété ? Je connais tous les maux de l'âme Zahia. Non pas parce que je suis psy mais plutôt parce que je suis passé par des moments où j'ai cru réellement sombrer... - Ah ! Bien... Alors tu sais ce que c'est, et comment traiter tout ça ? Il hoche la tête : - Je reçois beaucoup de gens qui souffrent. Les crises existentielles passent chez tout le monde sans exception. Il faut savoir les dépasser et surmonter l'épreuve au bon moment. - Heu... oui mais sans l'aide d'un médecin... de médicaments.... je ne pense pas qu'on pourrait... Il secoue la tête et l'interrompt : - On peut la dépasser par n'importe quelle motivation. En s'accrochant par exemple à quelque chose qu'on aime. C'est un peu comme un noyé qui s'accroche à la bouée de sauvetage. Elle lève une main : - Non... non... ce n'est pas tout le monde qui connaît ça. Il y a, comme moi, des gens qui n'arrivent pas à s'accrocher sans aide. Lorsque je voyais régulièrement mon psychiatre, il me prescrivait des antidépresseurs... des comprimés qui me permettaient de tenir. Puis un jour, il ne voulait plus me prescrire quoi que ce soit. Il m'avait tout simplement mise à la porte de son cabinet. - C'est vraiment bizarre. Comment te sentais-tu à cette époque ? - Oh je... je ne sais trop. Cela remonte à plus de trois années. J'ai tenté de remonter la pente, mais je n'ai pas pu. Il me fallait une canne...hein... c'est comme ça que vous appelez ces anxiolytiques n'est-ce pas ? - Oui... mais si ton médecin avait jugé qu'il était temps pour toi d'arrêter ces prises, il fallait arrêter. - Je ne pouvais pas. Je devenais de plus en plus dépendante. - Je comprends mais l'arrêt de ces médicament se fait progressivement. Ton médecin avait dû te prévenir... - Oui... Oui... Je... je devais arrêter progressivement. Ce médecin n'etait finalement qu'un imbécile. Il ne comprenait rien à mon mal. Je ne pouvais plus me passer des antidépresseurs. Il le savait bien. - Pourquoi n'es-tu pas retournée le voir ? - Je suis repassée à son cabinet, mais il ne voulait pas me recevoir. - C'est vraiment bizarre. Tu n'as pas pensé à voir un autre médecin ? Elle baisse les yeux avant de répondre : - J'ai vu quelqu'un... Quelqu'un d'autre... Un infirmier qui travaillait dans un hôpital psychiatrique. Il... il était très gentil et me remettait des comprimés... des... des calmants. Puis un jour, il m'avait remis une sorte de poudre blanche. Une poudre qui faisait rapidement son effet. Azad sursaute : - Une poudre ? Quel genre de poudre ? - Je ne sais pas... Azad sentit sa belle-mère au bord d'une crise de nerfs. Elle avait les yeux exorbités et tentait de camoufler ses mains sous son sac : - Je ne sais pas Azad... A vrai dire je ne cherchais pas à le savoir. Cette poudre me faisait du bien. J'avais pris l'habitude de récupérer ma dose chaque semaine chez ce jeune homme. Azad écarquille les yeux : - Tu récupérais cette poudre à l'hôpital ? Elle secoue sa tête : - Non, pas à l'hôpital. C'était à chaque fois à un endroit différent. Je n'avais qu'à contacter cet homme pour qu'il me procure ce merveilleux remède. - Et bien sûr tu payais rubis sur l'ongle. (À suivre) Y. H. Nom Adresse email