La Journée internationale de la santé coïncidant avec le 7 avril a été mise à profit par l'association Machaâl Echahid en organisant hier au Forum de la mémoire du quotidien El Moudjahid une conférence sur la participation du secteur de la santé dans la guerre de Libération nationale, animée par l'un des premiers organisateurs de cette structure. Le Pr Mohamed Toumi rappelle d'entame dans son intervention illustrée par une projection vidéo sous le titre “La santé dans l'ALN", cette fameuse phrase qu'il attribue à l'autre non moins émérite médecin en l'occurrence Lamine Khane : armée mal faite est une armée défaite, comprendre par là une armée sans service sanitaire. Le conférencier fera remarquer que les services de santé et d'intendance n'ont pu être intégrés dans l'organisation de l'ALN qu'après le Congrès de la Soummam. Diplômé de l'université de Montpellier, le jeune médecin, qui était destiné à mener une vie prospère parmi l'élite de l'époque, choisit de monter au maquis. Il optera pour la Wilaya II (le Nord-Constantinois) alors qu'il pouvait, comme l'a souligné Me Salah Rahmani magistrat et ami de Mohamed Toumi, joindre sa région d'origine la Wilaya III. Il remplacera dès 1957 le Dr Lamine Khane, appelé à d'autres missions par le FLN. Le constat est désolant. “Il y avait pénurie en matériels, médicaments et en personnels", dira-t-il, mais ajoutera-t-il, “le Dr Mohamed-Seghir Nekkache avait entamé la formation du paramédical". Lamine Khane a tenu à préciser que, après son départ pour Tunis, Mohamed Toumi a pris cette responsabilité dans des conditions très difficiles marquées notamment par la pose des deux lignes électrifiées Challe et Morice. Pour le Pr Toumi qui fut, rappelons-le, médecin de Boumediene et l'un de ses proches, a expliqué que le système de santé durant la guerre de Libération est né après l'adhésion de médecins, d'infirmiers, de scouts ou encore de personnes formées sur le tas pour prendre en charge des blessés. Des promotions d'une vingtaine d'infirmiers ont été formées. De même qu'un système pharmacien au niveau tant régional que zonal était créé. “C'est grâce à cela que le système de vaccination des djounoud mais aussi au sein de la population a été fait pour lutter contre la variole et le paludisme entre autres", dira-t-il. Me Salah Rahmani et Mme Belguembour, ancienne moudjahida ayant connu le Pr Toumi au maquis, ont tour à tour confié sur les qualités de ce médecin qui a donné un second souffle au secteur de la santé en créant notamment les fameux hôpitaux de campagne et la formation des infirmiers. L'occasion a été saisie pour rendre hommage à l'un des plus populaires médecins algériens d'origine française en l'occurrence Jean-Paul Grangaud, professeur de médecine, cadre supérieur et chercheur à l'INSP. Un homme qui, dès son jeune âge, a épousé la cause algérienne en lui restant fidèle et en la servant de la manière la plus noble. Il sacrifie de suivre sa famille partie en 1962 et bravant l'image terrifiante que faisait circuler l'OAS : la valise ou le cercueil. Il se rappellera, à ce sujet, avoir refusé de participer à une collecte de fonds faite par un collègue à lui à l'hôpital Mustapha au profit de l'organisation criminelle. Jean-Paul Grangaud, qui est né à Alger, a exercé dans plusieurs hôpitaux comme Mustapha-Pacha, Parnet, Béni Messous et El-Kettar. Le Pr Benadouda dira de lui : “Il fait partie de cette génération qui ont continué le travail révolutionnaire de la justice sociale. Nous sommes heureux aujourd'hui de rendre hommage au Pr Grangaud." Le président de l'association Machaâl Echahid lui offre le burnous blanc symbole de la pureté et le Pr Toumi lui a dédicacé son livre “La santé dans les maquis". A F Nom Adresse email