Ces chaînes privées, “tolérées" jusqu'ici, sont aujourd'hui “reconnues" de fait. Les chaînes de télévision Echourouk TV, Ennahar TV et El-Djazaïria ont été autorisées, “à leur demande", à ouvrir “provisoirement" des représentations à Alger, a rapporté hier l'APS, citant le ministère de la Communication. “La direction des moyens audiovisuels a autorisé les trois chaînes de droit étranger à ouvrir provisoirement des représentations à Alger. Cette autorisation, valable jusqu'au 31 décembre 2013, est administrative", a précisé le ministère. Elle “peut être corrigée ou retirée à tout moment" par le ministère de la Communication, a affirmé la même source qui rappelle que l'autorisation s'est faite conformément au décret exécutif du 28 juillet 2004. Contactés par nos soins, les responsables d'El-Djazaïria et d'Ennahar TV ont manifesté beaucoup d'enthousiasme quant à cette autorisation qui, à leurs yeux, représente “une reconnaissance" tant attendue depuis le départ de cette aventure aujourd'hui devenue une réalité. L'ouverture d'un bureau à Alger est carrément vécue comme un grand pas vers la démocratisation de l'information en Algérie mais pas seulement. Cette autorisation de travailler légalement sur le sol est supposée permettre un seul et même traitement pour les chaînes de télévision en termes d'accès à l'information mais aussi l'accès à la publicité auprès des institutions publiques. “C'est un signe d'une volonté réelle d'aller vers l'ouverture de l'audiovisuel", a estimé pour sa part Anis Rahmani, directeur d'Ennahar TV voyant en cette “existence légale" un cadre juridique à même d'assurer “les droits des Algériens dans le cas où ils sont lésés". À la tête de cette chaîne d'infos, Anis Rahmani ne manque pas, cependant, de s'interroger sur l'avenir à réserver à ces chaînes dans le cadre de la nouvelle loi. “Les articles 17 et 45 posent problème et nous rappellent que la bataille est loin d'être gagnée et qu'il nous reste beaucoup à faire pour convaincre de notre bonne foi, de notre professionnalisme et de l'intérêt de ces chaînes pour tout un chacun", soutenant à l'occasion qu'“il reste à définir ce qu'est qu'une chaîne thématique car LCI, à titre d'exemple, et pour ne citer que celle-ci, est une chaîne thématique spécialisée dans l'information". Un souci partagé également par Karim Kardache, directeur de la chaîne El-Djazaïria, qui qualifie l'obtention de l'autorisation en question d'“historique" tout en gardant les pieds sur terre et en nuançant son discours. “Cela reste une étape transitoire". Ces chaînes privées, “tolérées" jusqu'ici, sont aujourd'hui “reconnues" de fait. “Nous restons l'un des rares pays de la région Mena à ne pas disposer de chaînes privées. Avec cette autorisation, il y a une prise de conscience pour ne pas rester à la traîne", insiste Karim Kardache qui reconnaît que le débat sur la question reste ouvert et est sujet à enrichissement. “La loi sur l'information est au stade d'élaboration et les textes peuvent évoluer", dira-t-il avec beaucoup d'optimisme. L'information émanant du ministère de la Communication et communiquée par l'APS l'est beaucoup moins. Il ne s'agit ni plus ni moins que d'une “autorisation provisoire valable jusqu'au 31 décembre" qui s'est faite conformément au décret exécutif du 28 juillet 2004 avec cette précision de taille que l'autorisation “peut être corrigée ou retirée à tout moment" par le département de la Communication. La hantise du privé demeure, tout compte fait, entière et la nouvelle loi relative à l'activité de l'audiovisuel qui sera soumise bientôt au Parlement risque fort de n'être, au final, qu'un leurre. N S Nom Adresse email