Le retour de HHC fait le consensus chez les patrons des télés privées. Suite à la récente publication de la mouture du texte de loi sur l'audiovisuel, nous avons contacté les différents responsables de chaînes privées existantes en Algérie, qui sont directement concernés par la régulation du secteur de l'audiovisuel et cela pour réagir à ce texte préparé par des professionnels algériens. Car le ministère de la Communication a tenu à préciser que M. Hervé Bourges, qui était l'invité de l'Algérie en décembre dernier, n'a pas participé à la rédaction de la mouture de la loi sur l'audiovisuel et que sa présence dans le pays était simplement pour donner son point sur l'expérience française en matière d'audiovisuel. Néanmoins, la mouture a créé un long débat sur la scène médiatique et les professionnels et patrons de télés algériennes off-shore, ont tenu à donner leur avis sur ce qui n'est pour le moment qu'une mouture de texte. Nous avons profité de cette réaction pour connaître les avis aussi sur le retour de HHC, annoncé officiellement cette semaine et son éventuel installation à la tête de la futur Autorité de régulation de l'audiovisuel. En effet, le retour de ce dernier a été largement salué par les patrons de télévisions privées qui ont reconnu en lui un grand professionnel. A ce propos, le patron de Echourouk TV, Ali Fodil, a estimé que l'arrivée de HHC à la tête de cette institution est «un plus» pour l'Algérie. C'est un professionnel qui a toujours prouvé ses compétences durant son mandat et surtout que c'est le seul patron de la télévision qui s'est exprimé pour l'ouverture audiovisuelle. Un avis partagé par le patron de la chaîne Ennahar TV, Anis Rahmani, qui a indiqué que HHC est un grand professionnel qui a des idées et qui ose imposer sa vision dans le paysage audiovisuel arabe. Anis Rahmani va plus loin en indiquant que HHC est un responsable qui a une vision d'Etat. Il n'a pas hésité à offrir des images gratuitement à des chaînes étrangères, juste pour améliorer l'image de l'Algérie durant la période du terrorisme. Si HHC fait le consensus au sein des patrons de chaînes privées, ce n'est pas le cas de la mouture de texte de loi sur l'audiovisuel, puisque l'avis des deux importants patrons des télés privées algériennes diffère. Pour le patron d'Echourouk TV, Ali Fodil, «la mouture du texte donne une idée un peu globale des intentions du gouvernement, elle ne nous dérange nullement, l'essentiel qu'on nous laisse travailler», a tenu a affirmé le patron d'Echourouk TV qui n'est pas gêné par l'article concernant le taux accordé aux propriétaires privés et qui a été de 10%. En revanche le patron d'Ennahar TV, a estimé que l'article concernant le taux du propriétaire est un obstacle à la liberté d'entreprise et de la création. Cet article met des barrières et impose d'autres actionnaires à un propriétaire unique et connu. De plus, le patron d'Ennahar TV déplore l'absence de cahier des charges, considérant les règles d'obtention d'un agrément comme un appel à projet. Le patron d'Ennahar TV a tenu à dire aussi que le gouvernement ne doit pas seulement penser que l'Etat c'est seulement l'Entv, même les télévisions privées peuvent servir les intérêts du pays. Enfin, le patron d'El Djazaïria TV, Karim Kerdache, qui avait exigé de répondre par mail à nos questions, a finalement après réflexion et surtout consultation de son associé Riad Rechdal, refusé l'interview en envoyant un laconique SMS: «Je ne suis pas disponible». Quoi qu'il en soit, le texte de loi sur l'audiovisuel est prévu en juin et beaucoup de choses seront dites d'ici là, pour l'heure, les Algériens vont découvrir de nouvelles télévisions d'ici à l'horizon 2014.