Les ventes à l'étranger sont évaluées à 586 millions de dollars en 2003. Comment optimiser les exportations hors hydrocarbures et quelle franche politique d'incitation devra-t-on mettre en place afin de contribuer à l'amélioration de la balance commerciale ? Où en sont les exportateurs algériens, quelle est la mission des pouvoirs publics en terme de soutien à l'exportation ? Ce sont autant d'interrogations objectives et surtout pertinentes soulevées, hier, par les professionnels, tous secteurs hors hydrocarbures confondus, publics et privés, à l'occasion d'une journée technique de restitution Naed-Anexal organisée, à l'hôtel Mercure, en présence des opérateurs de la branche et de hauts cadres des différentes institutions incontournables dans cette chaîne. Ne manquait plus à l'appel que l'illustre banque d'Algérie, dont l'absence à ce genre de rencontre dénote du peu d'intérêt accordé par les faiseurs des règles et dispositions de contrôle de change aux échanges de réflexions et à l'enrichissement d'un débat plus que jamais d'actualité. Pourtant, l'avancée de l'Association nationale des exportateurs algériens (anexal) n'est plus à démontrer, notamment depuis qu'elle a réussi à décrocher une précieuse reconnaissance de la banque mondiale, via sa filiale, la société financière internationale (SFI) couronnée par la signature des accords Naed, un programme d'appui technique destiné aux Pme de l'Afrique du Nord. Dans le lot des remarques et questions abordées par les conférenciers qui s'inspirent d'une étude réalisée sur le terrain, à titre d'analyse de l'environnement de l'exportation en Algérie, figurent notamment les difficultés, les besoins et les attentes des exportateurs, le diagnostic du dispositif juridique et des mécanismes d'appui à l'export et, enfin, le renforcement des capacités managériales et organisationnelles de l'Anexal. À signaler que l'enquête réalisée sur une cinquantaine d'exportateurs permettra d'entreprendre des actions de concertation avec les acteurs institutionnels en prévision du séminaire international sur l'exportation, prévu en juin prochain. Il a été donc question du parcours de l'exportateur, de la nécessité d'améliorer les concours publics dans le cadre des opérations de prospection, tout comme il a été recommandé d'accélérer les procédures douanières et portuaires. Quant à la gestion du mécanisme de soutien notamment, le fonds de soutien et de promotion des exportations (Fspe), il a été passé en revue par les bénéficiaires qui estiment “qu'il est trop lourd et contraignant dans son application”. En effet, signale-t-on, “l'exportateur doit concentrer ses énergies à trouver des marchés, négocier et bien entendu, songer à réduire les coûts afin d'être compétitifs. Il ne peut s'encombrer des aspects bureaucratiques liés aux remboursements des taxes et autres charges de transport, lourdement soumises à des pertes de temps énormes”. C'est pourquoi, fera remarquer à juste titre, M. Kadri, président de l'Anexal : “Il serait plus judicieux et efficace de transférer cette mission de remboursement et de mise en pratique du dispositif de soutien aux banques ou encore à la Cagex, afin de créer un raccourci dans la démarche”. Il explique que sur la base d'un dossier prouvant le lancement authentique d'une opération d'exportation, l'opérateur se présentera aux guichets de la Campagnie d'assurance et de garantie des exportations (cagex) qui lui rembourse directement les frais de transport et autres charges, prévues dans le soutien de l'Etat. En clair,“débureaucratiser le système pour mieux faire parvenir le mécanisme d'aide. Autre point évoqué : les disparités dans les actions de soutien des exportateurs vers des pays comme l'Irak ou la Libye, où l'exportateur algérien bénéficie de 80% de prise en charge sur le transport, alors que vers d'autres pays, le niveau de soutien est beaucoup moins important”, souligne-t-on. De même que la passivité et l'absence totale des ambassades algériennes à l'étranger ont été regrettées par certains intervenants qui mentionnent la nécessité de faire impliquer les missions commerciales rattachées aux ambassades, pour la promotion du produit algérien et la prospection de nouveaux marchés. Enfin, si le chiffre de l'anexal reste dans “les confidences”, on apprendra que les exportations hors hydrocarbures pour l'année 2003 sont estimées à 586 millions de dollars, soit une stagnation effective par rapport à 2002. A. W.