Ce prénom masculin fait partie de la nomenclature traditionnelle algérienne. On l'orthographie de plusieurs façons : Mostéfa, Mostafa, Mustapha... Dans la tradition musulmane, Mostafa est l'une des épithètes du Prophète Mohammed(QSSSL) : Mohammed al Mostafa, Mohammed l'Elu, le Pur. Le prénom provient de la racine arabe SFW, qui a fourni, entre autre, le verbe s'afâ? ‘'être pur, clair (ciel sans nuage), limpide (eau), être pur de cœur, d'intention etc.'' Quant à Mostafa, il signifie ‘'choisi, élu par Dieu, en parlant du Prophète(QSSSL)''. De la même racine dérivent d'autres prénoms : Safi ‘'pur'', et son pendant féminin, Safia, Safwan, pur, dégagé, en parlant du ciel. Parmi les Mostafa célèbres, citons un martyr de la guerre de Libération nationale, Mostafa Ben Boulaïd. Né en 1917 à Arris, dans les Aurès, il est mort en 1955 à Alger. Le jeune Mostéfa put faire des études primaires à l'école de Batna où il en ressortit avec le certificat d'études primaire. Il fut mobilisé au cours de la Seconde Guerre mondiale et participa aux combats : ses faits d'armes lui valurent la croix de guerre et le grade d'adjudant. Il avait adhéré au MTLD, le parti nationaliste qui avait remplacé le PPA, interdit par les autorités françaises. Il se présente sous son étiquette mais à cause de la fraude, c'est le candidat acquis aux Français qui est élu. Après cet épisode, il entra en contact avec les proscrits, les fameux “bandits d'honneur'", qui avaient pris le maquis à la fin de la guerre. L'armée française entreprit de ‘‘nettoyer'' le maquis mais l'opération se solda par un échec. Ben Boulaïd acquit alors la conviction que les Français n'étaient pas aussi invincibles qu'ils paraissaient et que l'heure était venue d'engager le combat pour l'indépendance. Il ne parvint pas, cependant, à convaincre Messali Hadj, le chef du MTLD, à déclencher la lutte armée. D'autres personnalités politiques refusèrent de le suivre, mais fort du soutien de Krim Belkacem, il décida de passer à l'action, en créant d'abord le CRUA, Comité révolutionnaire d'unité et d'action, puis en déclenchant, le 1er novembre 1954, la Révolution. Les Français, pas plus qu'en 1952, ne parvinrent à éliminer la rébellion, qui avait éclaté simultanément dans toute l'Algérie. Ben Boulaïd fut arrêté en février 1955 à la frontière tuniso-libyenne, au cours d'un déplacement effectué pour se procurer des armes. Il fut jugé et condamné à mort mais il parvint à s'échapper et à regagner le maquis. Un colis piégé le tua le 27 mars 1956. M A H ([email protected]) Nom Adresse email