L'appel de la Coordination nationale de la défense des droits des chômeurs (CNDDC) semble faire son écho à Tamanrasset. Près de 300 jeunes chômeurs se sont rassemblés mercredi dernier sur la grande esplanade du centre-ville, Ilamane, en signe de protestation contre ce qu'il qualifie de “marginalisation" et d'“exclusion de la main-d'œuvre locale sur le marché du travail". Gavés de promesses non tenues, les protestataires disent ne plus croire aux déclarations mensongères des autorités et exigent la concrétisation sur le terrain des instructions prises par le gouvernement quant à la résolution de l'épineux problème de l'emploi sachant qu'il affecte la majorité écrasante de jeunes Tamanrassetis. “Les jeunes réclament le travail et des postes d'emploi décents pour vivre dignement dans une Algérie indépendante. Nous ne sommes pas des perturbateurs comme certains politiques sans scrupule le disent pour nourrir l'idée du début du Printemps arabe en Algérie, ou encore ceux qui prônent ce mouvement pour gagner leur bataille d'intérêt. L'Algérie est une ligne rouge infranchissable. Ça c'est clair. La cause des jeunes Tamanrassetis est commune, car si nous sommes là aujourd'hui c'est incontestablement pour réclamer nos droits sociaux, d'une part, et rétorquer à ces opportunistes qui veulent ternir l'image du pays, d'autre part", maugréent certains protestataires en brandissant des banderoles où l'on peut lire : “L'unité nationale est une ligne rouge" ; “Non au régionalisme et la discrimination". Les membres de la CNDDC invitent, à l'aide d'un mégaphone, tous les chômeurs de la région à adhérer à ce “mouvement de dignité" afin de couper court à ces opportunistes jésuites qui veulent faire manœuvre de manipulation pour déstabiliser le pays. Depuis l'agora d'Ilamane, ils ont également tiré à boulets rouges sur les élus locaux souvent inscrits aux abonnés absents. “Où sont les élus qui ont, dans un passé récent, promis de prendre en charge les préoccupations de la jeunesse une fois accéder au trône ? Ils nous ont certainement eus par leurs boniments trompeurs pour arriver à leurs fins, mais ça ne se reproduira plus dans l'avenir. Les jeunes de l'Ahaggar ne leur (les élus, ndlr) font plus confiance puisqu'ils ne représentent désormais qu'eux-mêmes", ajoutent-il avec un langage ponctué en tamashek. Scandant des slogans faisant part de revendications sociales, les protestataires reviennent sur la dernière instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et exigent de hâter son application à l'effet de mettre un terme aux dépassements relevés dans la gestion des ressources humaines des entreprises exerçant dans les champs pétroliers et gaziers. R K Nom Adresse email