Après une trêve qui a duré un peu plus de trois mois, (leur dernière grève remonte au mois de décembre 2012), les praticiens de la santé publique décident de reprendre le chemin de la protestation. En effet, le Syndicat national des praticiens de la santé publique, (SNPSP), a annoncé, hier, deux actions d'envergure : d'abord, une journée de protestation nationale qui sera marquée par la tenue d'un sit-in devant le siège du ministère de la Santé le 17 avril prochain, puis une grève de trois jours renouvelable à partir du 22 du même mois. Selon le président du syndicat, le Dr Lyès Merabet, qui a animé, hier, une conférence de presse à Alger, ces actions décidées par le conseil national du syndicat, réuni mardi dernier, restent l'ultime moyen d'expression devant la fuite en avant du ministère de tutelle tardant toujours à prendre en charge les revendications des praticiens exprimées depuis plusieurs années. Le Dr Merabet soutiendra que le changement de ministre, lors du dernier remaniement du gouvernement, qui a permis l'intronisation d'Abdelaziz Ziari en remplacement de Djamel Ould-Abbès, n'a été que “perte du temps" et n'a permis aucune avancée pour le secteur. Mieux, ajoute-il, ce changement a davantage freiné le processus de négociation sur la situation socioprofessionnelle engagée avec l'ex-ministre. “Depuis la venue du nouveau ministre, aucune suite n'a été donnée à nos revendications, si ce n'est que des promesses en l'air ; M. Ziari se contente à chaque fois de nous dire : “je vais voir, je vais rouvrir prochainement tel ou tel autre dossier, je vais revoir" etc.", a-t-il expliqué. Poursuivant sa diatribe, le Dr Merabet s'indignera notamment de la non-application par l'actuel ministre de l'instruction du Premier ministre dont il a été destinataire en janvier dernier, l'exhortant à hâter la prise en charge de toutes les revendications des personnels de la santé publique. “Hélas, à ce jour, aucune mesure n'a été prise pour l'amélioration de notre situation socioprofessionnelle", a-t-il dénoncé, rappelant au passage, la tenue de deux réunions avec le ministre, l'une le 16 décembre 2012 et l'autre le 14 mars dernier. Hormis le point lié à la révision du régime indemnitaire, cette fois-ci les revendications des praticiens sont d'ordre purement statutaire et organisationnel. Le président du SNPSP mettra l'accent notamment sur le projet d'amendement du statut particulier des praticiens de la santé publique, d'autant plus, rappelle-t-il, qu'un accord a été déjà signé, en 2011, avec l'ex-ministre, (Ould-Abbès). L'autre revendication des praticiens concerne l'application des dispositions statutaires de la profession, dont l'article 19 stipulant clairement de permettre l'accès au grade de principal à tout praticien ayant dix ans d'exercice et plus. Dans l'accord signé en 2011, il était aussi question de hisser une catégorie d'anciens praticiens au grade de “praticien en chef" (ou troisième grade). Selon le président du SNPSP, la non-application des dispositions statutaires pénalise aujourd'hui quelque 4 000 praticiens entre médecins généralistes et spécialistes, chirurgiens dentistes et pharmaciens. Le SNPSP revendique, par ailleurs, l'équivalence “directe" entre les anciens diplômes de chirurgiens-dentistes et pharmaciens et les nouveaux diplômes de médecine dentaire et de pharmacie. Pour ce qui est du régime indemnitaire, le représentant des praticiens insistera sur la nécessité de revaloriser notamment la prime de contagion et celle de garde pour les porter respectivement au seuil des 10 000 DA et 5 000 DA par mois, avec effet rétroactif à compter de janvier 2008 et non pas janvier 2012 comme aurait souhaité la tutelle. Sur ce point précis, le président du SNPSP ne s'est pas montré pour autant intransigeant outre mesure, soulignant la disponibilité de son syndicat à négocier les modalités de fixation des primes suscitées. Par ailleurs, le Dr Merabet n'a pas manqué l'occasion de dénoncer les dépassements qu'exerce, dans certains établissements, l'administration contre les adhérents du SNPSP dont “l'activisme" dérange vraisemblablement. Fort de ses “11 456 syndiqués" sur les 18 000 praticiens du secteur public, selon les chiffres avancés par son président, la mobilisation du SNPSP risque de paralyser tous les hôpitaux au niveau national. Et le citoyen sera le grand perdant ! F A Nom Adresse email