Lundi dernier, pour l'avant-dernière journée du Festival culturel local du théâtre professionnel de Sidi Bel-Abbès, le public du Théâtre régional a assisté à la représentation de "Montserrat" d'Emmanuel Roblès, produite par la coopérative culturelle du théâtre Port-Saïd d'Alger. Cette œuvre, écrite en 1948, situe l'action en juillet 1812 au Venezuela, lors d'une sanglante répression espagnole contre ceux qui, aux côtés de Simon Bolivar, luttent pour la liberté de leur pays, aidés par Montserrat. Durant plus de deux heures, la présentation de la coopérative a comblé le public belabésien. La pièce, bien faite et totalement fascinante avec des narrations captivantes, a laissé tout le monde pantois. Traduite et mise en scène par Mohamed Farrah, "Montserrat", qui a été adaptée dans plus de 20 langues, s'est jouée pour la première fois, le 23 avril 1948 au théâtre Montparnasse de Paris et, le même jour, au Colisée d'Alger. Depuis, elle n'a jamais cessé d'être jouée dans le monde. Cette production théâtrale classique est fondée sur la recherche de Bolivar. “Un général et homme politique et inspirateur des guerres d'indépendance en Amérique du Sud, territoire occupé par les Espagnols depuis le XVIe siècle". Montserrat -le personnage principal de la pièce-, un jeune officier de 28 ans, prend le parti des révolutionnaires vénézuéliens, horrifié par les traitements que font subir ses compatriotes aux indigènes. Alors que les Espagnols comptent aller arrêter Bolivar, le chef des révolutionnaires vénézuéliens, Montserrat le prévient et Bolivar parvient ainsi à s'échapper. Dès lors, Montserrat tombe entre les mains d'Izquierdo, un lieutenant cruel, qui veut que Montserrat lui livre Bolivar. Pour faire parler Montserrat, Izquierdo le place face à un cruel dilemme. S'il refuse de parler, Izquierdo exécutera six innocents otages. Enfermé dans la même cellule que lui, chacun des six otages va tenter de convaincre Montserrat d'avouer, en lui expliquant que Bolívar peut mourir, même sans être attrapé, car il est malade. Quoique profondément ému par les lamentations des otages, par la douleur de la mère qui le supplie pour qu'il avoue la cachette de Bolivar, par la jeunesse de Ricardo, Montserrat ne peut trahir ses idéaux. Il veut surtout maintenir et faire triompher l'espoir, et garder la flamme de la révolution intacte. "Montserrat" est un spectacle au suspense haletant, mais c'est surtout une pièce qui interroge l'humanité et ses limites. Un drame fascinant qui a conquis le public de la capitale de la Mekerra. Par ailleurs, le festival devait prendre fin hier soir avec l'annonce du palmarès. A. B Nom Adresse email