Les besoins nationaux en céréales, et tout particulièrement en blé dur, demeurent fortement tributaires des importations qui couvrent 70% de la consommation locale. Selon l'ONS, la facture des importations a augmenté de 135,9% durant les dix premiers mois de 2011 pour passer à 2,42 milliards de dollars contre 1,02 milliard de dollars en 2010. En 2012, les importations des biens alimentaires ont atteint environ 9 milliards de dollars dont 50% de céréales et de lait, soit environ 4,5 milliards de dollars. Les experts réunis lors du colloque organisé par le FCE autour de la sécurité alimentaire, ont tiré la sonnette d'alarme. “Il y va de la sécurité nationale", selon Omar Ramdan, président d'honneur de cette organisation patronale. L'accent au cours de cette rencontre a été particulièrement mis sur les immenses potentialités que recèle le pays, notamment dans les Hauts-Plateaux et le Sud, même si les ressources hydriques dans ces régions ne permettent pas l'irrigation de surfaces cultivables de plus de 2 000 hectares. En vérité, notre dépendance du marché extérieur des céréales pose avec force la question récurrente de la sécurité alimentaire, maintes fois affirmée par les pouvoirs publics ainsi que les experts des questions agricoles. L'intérêt accru ainsi manifesté pour cette filière est, sans doute, la conséquence directe de la flambée des cours du blé dur sur le marché mondial, qui ont atteint 800 dollars la tonne en 2007-2008. Un tel seuil de prix avait suscité beaucoup de craintes, autour notamment de ce qu'il est désormais convenu de qualifier “d'arme alimentaire". Aussi, les pouvoirs publics ont pris un certain nombre de mesures incitatives pour booster cette filière avec comme objectif l'amélioration des rendements à l'hectare et l'augmentation de la production. Bien que les résultats obtenus demeurent insuffisants au regard notamment de la qualité de notre blé dur, ces mesures – telle que la subvention de 45 000 dinars/tonne en faveur des producteurs locaux -- ont permis un relatif accroissement des rendements à l'hectare qui sont passés de 11quintaux/ha en 2008 à 17quintaux/ha en 2011. Il faut dire que les conditions climatiques et pluviométriques favorables, en plus de l'introduction de nouvelles techniques phytosanitaires et d'ensemencement, selon le président de la chambre d'agriculture, et d'emblavement des terres cultivables, ont contribué grandement à la réalisation de ces performances, ce qui fait dire à de nombreux experts que des possibilités réelles d'amélioration significative de la productivité de la filière céréalière existent effectivement. D'autres spécialistes des questions agricoles de même que des céréaliculteurs, sont plus critiques au regard des lacunes telles que les pénuries et la mauvaise qualité des engrais et des semences qui altèrent à la fois les rendements et la qualité de la production en blé dur. Selon ces derniers, les activités des industries de transformation peuvent pâtir de cet état de fait tant au plan de leur approvisionnement, que celui de la qualité de leur produits. Il est évident que la transformation représente un segment de premier plan dans l'industrie agro alimentaire. Ainsi, selon Abdelkader Djernoun, chercheur au département agronomie à l'université Hassiba-Benbouali de Chlef, les retombées socioéconomiques de la filière céréaliculture sont multiples. En termes d'emplois créés, la filière occupe 500 000 travailleurs permanents et saisonniers. L'industrie céréalière privée représenterait environ 253 PME qui contrôleraient plus de 80% du marché. Ces résultats ont été obtenus grâce aux mesures prises par l'exécutif, relatives à l'élargissement des surfaces labourées (3,3 millions d'hectares) et celles fertilisées (4 millions d'hectares, soit près de 207%) par rapport aux campagnes semailles précédentes. Par ailleurs, dans le cadre de la stratégie du renouveau agricole et rural qui vise à l'amélioration des rendements du secteur céréalier, il a été décidé la reconduction des décisions relatives à l'élargissement du soutien à l'utilisation des semences certifiées, l'octroi aux céréaliculteurs de crédits fournisseurs par l'Oaic pour l'acquisition d'engrais et produits phytosanitaires, le soutien des prix des engrais à concurrence de 20%.... Cette approche, qui théoriquement, ne devrait pas tarder à porter ses fruits, sera, selon les responsables du secteur de l'agriculture, poursuivie durant le plan quinquennal 2010- 2014. Nom Adresse email