L'héritier d'Hugo Chavez découvre que la chavisme sans Chavez est impossible. L'opposant Capriles refuse de reconnaître les résultats de la présidentielle, le dauphin de Chavez rejette le recomptage, le Venezuela prend feu. Au lendemain de la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro à la présidence du Venezuela, les manifestations lancées contre l'héritier du chavisme ont fait au moins sept morts, dont un policier, et 61 blessés. 135 personnes ont été interpellées. Maduro et Capriles se renvoient la balle au sujet de la tournure prise par les élections post-Chavez. Par souci de “responsabilité", le gouverneur de l'Etat de Miranda dans le nord du pays, a appelé mardi soir ses partisans à renoncer aux rassemblements contre la fraude des chavistes pour ne pas faire leur jeu qui veut, selon lui, qu'il y ait plus de morts. Auteur du meilleur score jamais réalisé par l'opposition, Henrique Capriles continue de reprocher au CNE d'avoir proclamé président Maduro vainqueur d'une courte tête (50,75 % contre 48,97 %), avant d'avoir procédé à un nouveau comptage des bulletins de vote. La situation rappelle, de l'aveu de la présidente du CNE, le duel serré entre George W. Bush et Al Gore, lors de la présidentielle américaine de 2000, dont l'issue s'était décidée devant la Cour suprême. Les équipes du jeune gouverneur de l'Etat de Miranda, qui avait déjà perdu d'une courte tête contre Chavez en personne à la présidentielle de l'automne dernier, ont dénombré 3 000 irrégularités. L'Organisation des Etats américains (OEA) a évoqué mardi “sa profonde inquiétude face à ces actes de violence condamnables", et lancé un appel fervent au dialogue. Elle avait soutenu plus tôt la demande d'un nouveau décompte des voix, tout comme la Maison-Blanche, dont le porte-parole a estimé qu'il s'agirait d'une étape “importante, prudente et nécessaire". Le président bolivien, Evo Morales, a sauté sur l'occasion pour accuser les Etats-Unis de “préparer un coup d'Etat" au Venezuela, après le commentaire d'Obama via son porte-parole. La mission d'observateurs envoyés par l'Union de nations sud-américaines (Unasur) au Venezuela a, quant à elle, demandé que soient respectés les résultats émanant de la Commission nationale électorale “unique autorité compétente" en matière électorale. Mais elle reconnaît dans son communiqué que “c'est une situation très délicate" Nom Adresse email