L'entreprise doit être au centre des politiques publiques économiques. C'est ce qu'a souligné, hier, au Forum du journal El Moudjahid, le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M'rakech. Le premier responsable de la CAP a estimé que les réformes engagées en Algérie “n'ont pas donné les résultats attendus". Malgré les moyens colossaux dont dispose notre pays, “le niveau de croissance réalisé en 2013 avoisine celui du début des années 2000", a regretté Boualem M'rakech. Certes, le président de la Confédération algérienne du patronat relève quelque avancée. “Tout n'est pas négatif", a-t-il précisé. “Des signaux positifs sont lancés", a-t-il reconnu. Est-ce que c'est suffisant ? “Assurément non", a-t-il estimé. Beaucoup “reste à faire" pour rendre les entreprises algériennes compétitives. “Il faut une rupture. Il faut sonner la fin de la transition", a souligné le président de la Confédération algérienne du patronat, appelant a “un consensus national" sur les réformes économiques. Boualem M'rakech déplore surtout que les lois et les mesures, d'ordre économique, prises par le gouvernement, ne trouvent pas leur traduction sur le terrain, au niveau des différentes administrations économiques. Il a rappelé, dans ce cadre, les 243 mesures édictées lors de la dernière tripartite. “Plusieurs n'ont pas été appliquées. Celles qui ont trouvé leur traduction sur le terrain sont appliquées d'une façon inappropriée par l'administration", a-t-il déploré, soulignant la nécessité de créer des arbitrages. Dans le même ordre d'idée, le président de la Confédération algérienne du patronat regrette également le fait qu'on a pas tenu compte du pacte économique et social qualifié par le conférencier “de document important, salué même par les instances internationale". M. Boualem M'rakech veut en faire une loi opposable à toutes les parties. “Il faut renégocier le pacte économique et social et permettre à l'Assemblée nationale populaire de l'examiner pour en faire une loi", a-t-il proposé. Boualem M'rakech est revenu longuement sur le climat des affaires en Algérie. Pour rappel, le ministre de l'Industrie a installé, en mars dernier, un comité pour l'amélioration du climat des affaires en Algérie, la CAP en fait partie. Ce comité a annoncé que les travaux pour la mise en œuvre d'un plan d'action visant à améliorer le climat des affaires en Algérie pour la période de juin 2013 à juin 2014 vont démarrer au début du mois de mai prochain et vont s'étaler sur une année. Pendant une année, les contributions des différents opérateurs et institutions seront recueillies alors que l'organisation de journées techniques et une campagne de communication sont aussi prévues. Le plan d'action 2013-2014 “traitera des projets de changements profonds dans la législation et les règlements régissant les procédures du climat des affaires", a indiqué ce comité. “Nous appelons à une rupture", a insisté le président de la Confédération algérienne du patronat. Interrogé sur la règle 59/41 régissant l'investissement étranger, Boualem M'rakech plaide pour son réaménagement, pour ne l'appliquer que dans les secteurs stratégiques. Le président de la Confédération algérienne du patronat a évoqué également le projet de création d'une banque d'investissement. Il annonce, par ailleurs, que son association envisage d'organiser une conférence internationale sur le BTPH. Boualem M'rakech n'a pas, cependant, avancé de date. M. R. Nom Adresse email