La Confédération algérienne du patronat (CAP) n'est pas contre l'augmentation du salaire national minimum garanti. “L'UGTA a raison de poser le problème du pouvoir d'achat”, a indiqué, hier, M. Boualem M'rakech, président de la CAP, lors d'une conférence de presse consacrée à la prochaine tripartite. Si le président de la CAP s'est montré moins hostile à la revendication de l'UGTA, il pose, cependant, “des conditions”, liant cette révision aux fondamentaux économiques et à la productivité. En ce sens, il a appelé à la création d'indices annuels d'évolution des paramètres du pouvoir d'achat et de l'inflation. M. M'rakech a raison de dire que l'examen du SNMG seul sans tenir compte de l'environnement économique en général ne règle pas le problème du pouvoir d'achat. Généralement, les augmentations consenties par les gouvernements et les entreprises se traduisent, sur le terrain, par des hausses des prix et des importations. Il faut donc agir sur la production locale et mettre l'entreprise au centre des politiques économiques. “L'entreprise algérienne est une entreprise citoyenne”, n'a cessé de marteler le président de la CAP, indiquant que l'opérateur économique est la principale victime de la corruption, de la spéculation, de l'inflation... C'est dans ce cadre, que la CAP a suggéré, entre autres, la mise en place d'un observatoire de suivi, l'installation d'un comité d'éthique et la création d'un conseil stratégie pour concevoir et promulguer une vision appropriée du développement de l'entreprise. Le président de la CAP a plaidé également pour “le suivi sur le terrain des décisions prises”, soutenant que le problème de la relance de l'économie algérienne réside dans la non-application des lois existantes et des décisions prises à chaque fois. “Depuis des années, on parle de l'après-pétrole et du rôle que doivent jouer les entreprises. Aujourd'hui, la situation n'a, malheureusement, pas changé”, regrette Boualem M'rakech, indiquant que lors de la dernière tripartite des décisions très attendues par les entreprises ont été prises. Le président de la CAP cite notamment le rééchelonnement des dettes des petites et moyennes entreprises et la bonification des crédits d'investissement aux petites et moyennes entreprises. Boualem M'rakech qualifie le document de travail, sur l'amélioration des relations entre les banques et les entreprises, de “littérature obscène”. “Ce que nous souhaitons, ce sont des propositions concrètes”, souligne M. M'rakech. C'est ce que “la CAP à entrepris, en participant à toutes les commissions de travail décidées par la dernière tripartite”. La CAP a émis des propositions, mais elle ne sait si elles sont retenues ou pas. “Les conclusions des commissions de travail seront examinées lors de la prochaine tripartite”, a précisé M. M'rakech. Concernant le pacte économique et social, un des points à l'ordre du jour de la tripartite prévue 29 septembre prochain, avec la possibilité que les travaux qui se dérouleront sans discontinuité, se prolongent jusqu'à la matinée du 30 septembre, le président de la CAP a appelé “à l'application à 100% des dispositions contenues dans le document paraphé par toutes les parties en 2006”, en qualifiant le pacte d'“avancée incontestable”. “Pourquoi le revoir ? Celui-ci n'est pas bon ?” s'interroge Boualem M'rakech. “Ce document est fiable. Nous n'avons pas besoin de le revoir”, estime-il, en l'exhibant. La CAP veut en faire un texte législatif, opposable à toutes les parties, au risque de sanction en cas de non-application. Le président de la CAP déplore, par ailleurs, l'absence de représentants d'entreprise, dans la composition du comité national de mise à niveau. En effet, le nouveau décret prévoit la participation de pas moins de 13 ministères avec 16 représentants (dont 2 pour le ministère des Finances et 3 pour le ministère chargé de la PME) dans le Comité national de mise à niveau ; sont également représentés dans ce comité, les organismes suivants, à savoir le Cnes, l'ANDPME, le CNC-PME, la CGCI et l'Abef, soit un total de 21 membres. “Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas”, indique Boualem M'rakech. Quant à la participation ou pas des syndicats autonomes à la tripartite, le président de la CAP, estime qu'il faut “poser la question aux parties concernées”. Lui affirme qu'il ne l'est pas.