Les Etats-Unis d'Amérique et l'Australie ont été très exigeants concernant les offres tarifaires et services. "Ces deux pays ont demandé le maximum", nous a affirmé, hier, Omar Ramdane qui a participé comme observateur au quatrième round des négociations entre l'Algérie et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) qui s'est tenu vendredi passé à Genève (Suisse). Les Australiens étaient surtout éxigeants sur deux produits, à savoir le blé et le lait, nous dit-on. Les autres pays, notamment les pays africains, la Chine et l'Union européenne semblent soutenir le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Les pays africains, par exemple, estiment que notre pays remplissait d'ores et déjà les conditions d'adhésion. Le président du groupe de travail de l'OMC a même suggéré de “commencer l'élaboration du protocole d'adhésion". Une idée que les Américains, contrairement à l'Union européenne, la Chine et les pays africains, ne partagent pas. Le président du Forum des chefs d'entreprise ainsi que le secrétaire de l'UGTA n'ont assisté qu'à la réunion du groupe de travail qui s'est tenue vendredi. Pour rappel, des négociations bilatérales se sont tenues du 13 au 14 de ce mois. Lors de la réunion du groupe de travail, l'Algérie a passé en revue toute la législation régissant son commerce (intérieur et extérieur). L'équipe de Boukrouh a eu à faire des exposés sur les changements introduits dans la législation ainsi que les textes à modifier. Selon certaines sources, sur ce plan. 90% des textes sont en conformité avec les règlements édictés par l'OMC. Les deux parties, nous dit-on, ont convenu de se rencontrer en mars 2003. Le président du groupe de travail a invité, donc, les pays concernés à remettre les questions avant le 16 décembre prochain. Les Etats-Unis, là encore, jouent les trouble- fête. En tout état de cause, le Forum des chefs d'entreprise, par la voix de son président, affirme qu'il faut adhérer à l'OMC avant le démarrage du cycle de négociations de Doha. Car, estime-t-il, "les choses risquent de devenir encore plus difficiles et les conditionnalités plus draconiennes". Il faut donc aller rapidement vers l'OMC, adhérer avant 2004, rapidement, mais pas à n'importe quel prix. Le gouvernement se doit "de défendre les intérêts de l'économie et des entreprises algériennes", souligne Omar Ramdane. Le forum, pour rappel, avait déjà envoyé au Chef du gouvernement un documet dans lequel il avait émis un certain nombre de propositions "pour une bonne conduite des négociations avec l'OMC". En dépit de sa disponibilité, le forum se dit n'avoir pas été associé au processus de négociations, tout comme l'UGTA d'ailleurs. Boukrouh semble vouloir faire mieux que son prédécesseur. Le fait d'avoir invité les deux responsables du patronat et du syndicat à participer même comme observateurs aux quatrième round est, en elle-même, une première. Le forum, qui souhaite que le gouvernement place la barre très haute concernant l'offre tarifaire, tout en sachant que ces offres seront, au cours des négociations, revues à la baisse, demande à ce qu'un autre dialogue, interne s'ouvre entre les partenaires sociaux et les pouvoirs publics. En fait le Forum des chefs d'entreprise demande une certaine visibilité dans le démantèlement tarifaire. Que le gouvernement les informe à partir de quel taux une filière est menacée. Quelles sont les secteurs, les industries qu'il faut protéger ... ? En d'autres termes, le patronat souhaite qu'une étude soit menée pour avoir plus de visibilité sur les conséquences de l'adhésion à l'OMC sur différentes filières. M. R.