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Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité Sociale, à “Liberté" “La création d'emplois relève du dynamisme de l'entreprise et de l'investissement productif"
Dans cet entretien, le premier responsable du secteur dresse un état de l'évolution du taux du chômage en Algérie et aborde la série de mesures arrêtées par le gouvernement pour booster la création d'emplois en Algérie. Liberté : Pouvez-vous présenter aux lecteurs l'évolution du taux de chômage au cours des trois dernières années ainsi que les perspectives en matière d'emploi au cours des cinq prochaines années ? Tayeb Louh : Je vous remercie pour cette question car vous m'offrez là l'occasion d'apporter quelques clarifications concernant l'évolution du chômage dans notre pays. Il est important de rappeler que l'appréciation du niveau de chômage est réalisée par l'Office national des statistiques et non pas le ministère du Travail, de l'Emploi et de la -Sécurité sociale ; il est également apprécié par les institutions internationales spécialisées et est rendu public dans leurs rapports périodiques. Le taux de chômage est apprécié sur la base d'une enquête menée auprès des ménages selon les standards et les critères arrêtés par le Bureau international du travail, qui définissent les différents concepts en termes de chômeurs, d'occupés, de population active, ainsi que la méthodologie à suivre en matière d'appréciation du taux de chômage. Pour revenir à votre question, il importe de rappeler que durant la période 1990-1999, plus de 400 000 travailleurs ont perdu leur emploi suite à la fermeture de plusieurs centaines d'entreprises. Parallèlement, l'économie nationale a traversé une période de récession et était donc dans l'incapacité de créer des emplois nouveaux. Nous pouvons observer une situation similaire aujourd'hui dans certains pays de la zone euro, tels que l'Espagne, par exemple, où les pertes d'emploi dues à la crise s'ajoutent au déficit accru en matière de créations nouvelles d'emplois, ce qui pousse la courbe du chômage à des niveaux très élevés. Il importe de souligner que le niveau de chômage dans notre pays a amorcé une courbe descendante dès le début des années 2000, grâce notamment au retour de la paix et de la stabilité, à la mise en œuvre des différents programmes de développement de Son Excellence, Monsieur le président de la République, ainsi que d'autres investissements. Ainsi, le taux de chômage qui se situait autour de 30% en 1999 a été ramené à 10% en 2011, toujours selon les résultats de l'enquête de l'Office national des statistiques. Les projections du Fonds monétaire international tablent sur un taux de chômage de 9,5% en 2013 et de 9,3% en 2014. Que répondez-vous aux experts qui contestent les derniers chiffres sur le chômage ainsi que la politique de l'emploi considérée comme trop centrée sur les dispositifs d'attente (création de microentreprises, préemploi) et non sur l'entreprise de production de biens et de services ? Comme nous avons eu à l'expliquer en plusieurs occasions, la création d'emplois relève avant tout du dynamisme de l'entreprise et de l'investissement productif, les dispositifs publics de soutien à l'emploi, que ce soit à travers l'emploi salarié ou bien à travers la création de microentreprises, ne font qu'apporter une contribution à la création d'emplois. D'ailleurs, le plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage, adopté et mis en œuvre à partir de juin 2008, et qui constitue le fondement de la politique nationale de l'emploi, est parfaitement clair à ce sujet. Ce plan repose sur une démarche globale et cohérente fondée sur une approche économique du traitement du chômage, notamment par l'appui à l'investissement créateur de richesses et d'emplois et la promotion d'une politique d'incitation (abattements fiscaux et parafiscaux) en direction des entreprises pour favoriser le recrutement du plus grand nombre de demandeurs d'emploi. En outre, et en vue de favoriser l'insertion des jeunes dans les institutions et administrations publiques, une instruction de M. le Premier ministre vient d'être adressée à tous les secteurs leur demandant de réserver dans leur plan de gestion des ressources humaines un quota de postes budgétaires en faveur des jeunes insérés dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle. Les dispositifs publics de promotion de l'emploi apportent une contribution, d'une part, pour améliorer l'employabilité des jeunes primos demandeurs qui se heurtent souvent à la contrainte du manque d'expérience qui leur est opposée par les employeurs et, d'autre part, pour développer l'esprit d'entreprenariat chez ceux d'entre eux qui possèdent des qualifications et des prédispositions avérées pour la création de leur propre activité en la forme de microentreprises devant constituer le vivier des futures PMI/PME. Par ailleurs, le programme d'action du gouvernement pour la période 2013-2014 souligne que pour atteindre les objectifs en matière de création d'emplois, il faudra œuvrer à l'amélioration du taux annuel de croissance économique hors hydrocarbures, à la poursuite des programmes publics d'investissement et à la promotion d'une économie de production créatrice de richesses et d'emplois, notamment dans les secteurs de l'agriculture, du BTPH, de l'industrie, du tourisme et des services. Ces efforts doivent s'accompagner d'une réforme fiscale dont l'objectif serait d'encourager la production nationale qui devrait progressivement se substituer aux importations. Nom Adresse email