Le sous-secrétaire d'état aux droits de l'homme, Lorne W. Craner, a exprimé, hier, au cours d'une conférence de presse à l'hôtel El-Djazaïr, les conditions qu'il convient de réunir, aux yeux du département d'Etat américain, pour une élection présidentielle crédible en Algérie. Il a fait état, à ce propos, de ses inquiétudes sur les harcèlements que subissent certains titres de la presse indépendante. “Pour que ces élections se tiennent dans de bonnes conditions, il faudra que les harcèlements contre la presse écrite cessent”, a martelé W. Craner devant un parterre de journalistes de la presse nationale. L'ouverture des médias lourds à toutes les sensibilités politiques a été également considérée comme l'une des conditions pour la validité politique du prochain scrutin présidentiel. “Il faut offrir la même chance d'accès aux médias lourds à tous les partis et laisser ces médias libres de faire leurs couvertures comme ils le souhaitent”. Il a, en outre, tenu à souligner que cette ouverture des médias ne devrait pas être de mise seulement à l'approche d'élections mais en permanence. Le sous-secrétaire d'état américain aux droits de l'Homme a plaidé en faveur de la neutralité de l'administration et de la présence d'observateurs nationaux et des représentants d'ONG. Les fonds publics, de l'avis du conférencier, ne devraient, en aucune façon, servir à la campagne d'un quelconque candidat pour 2004. “L'argent de la campagne doit provenir des activités politiques des partis et des candidats”. Ce faisant, les conditions de la tenue d'un scrutin crédible et transparent ne se préparent pas la veille de ce rendez-vous, par ailleurs capital pour l'avenir du pays. “Des études ont montré que pour tenir des élections honnêtes, les conditions doivent être réunies au moins une année à l'avance”. L'intervenant a, par ailleurs, révélé avoir rencontré le groupe des “onze” et écouté “avec intérêt” leur exposé sur “les entraves administratives et l'instrumentalisation de la justice” par le pouvoir en place. Le conférencier a affirmé que les autorités qu'il a eu à rencontrer, au cours de sa visite à Alger, “ont promis d'y remédier”. M. W. Craner a soulevé la nécessité de la levée de l'état d'urgence pour permettre d'aller de l'avant dans le processus de démocratisation de l'Algérie car, selon lui, la situation sécuritaire s'est nettement améliorée. La question des disparus a été également soulevée. “La question des disparus qui sont au nombre de plus 10 000 est très grave et les autorités doivent faire un effort dans ce domaine, car l'Algérie a toutes les capacités pour progresser dans le domaine des droits de l'Homme et de la démocratie”, a encore déclaré le conférencier. M. B.