Résumé : Respectant son engagement, Azad attendit patiemment le week-end pour rendre visite aux parents de Hadjira. Il avait acheté pour la circonstance un grand bouquet de fleurs et des pâtisseries. Katia le taquine... Il n'allait pas demander la main d'une fille, mais rendre visite à une famille. Ils sont reçus avec tous les honneurs par leurs hôtes. Une discussion sur l'enseignement est vite enclenchée. Le frère de Hadjira trouve qu'Azad est un frère exemplaire. Il sourit en regardant Azad : - Vous êtes un frère modèle. Azad lève la main : - Je suis juste le frère aîné. Tout comme vous... J'ai donc un droit d'aînesse qui me permet de suivre la scolarité de ma sœur et de m'enquérir sur le suivi de ses études. Elle n'a pas cessé de faire les éloges de son enseignante... qui se trouve être aussi ma voisine. - Hadjira nous a parlé de vous... Vous êtes psychologue... C'est ça ? - Oui... Je viens de rentrer d'Europe après de longues années d'exil. - Et comment vous sentez-vous parmi nous ? - Comme un poisson dans l'eau... Y a-t-il mieux que son propre pays pour s'épanouir ? - Bien parlé mon fils, lance le père de Hadjira. La jeune femme vint servir du café et dépose des gâteaux aux amandes et au miel dans les assiettes. Elle lance un coup d'œil en biais à Azad, et sourit à Katia : - Alors... tu arrives à t'organiser ? Tu es prête pour le grand plongeon ? Katia lui rendit son sourire : - Je suis prête. Grâce à Azad et à toi, je crois que j'arriverais à décrocher mon bac. J'ai obtenu des notes assez encourageantes dans toutes les matières. - Oui... mais cela ne veut pas dire que tu dois oublier tes révisions... On n'est jamais assez sûr de soi pour les examens. Il suffit parfois d'un petit faux pas pour que tout s'écroule. Azad intervient : - Je connais bien ma sœur. Elle a la tête sur les épaules. Ses dernières notes me laissent optimiste. Il sourit : - Enseignants et élèves. Vous êtes tous concernés par l'étape des grandes décisions. C'est l'avenir de toute une génération qui se trouve en jeu. Un pourcentage assez acceptable de réussite prouve toujours que les maîtres sont bons et que les élèves suivent bien. - C'est ce qu'on dit, mais, en réalité, il faut de la motivation et de la volonté. La réussite ne pourrait sourire à tout le monde. Seuls les plus hardis et les plus tenaces arrivent à décrocher les fleurs du succès. Hadjira s'assoit près de Katia et lui serre le bras : - Dans ton cas, on peut dire que tu pourras y arriver... Tu fais tellement de progrès ces derniers temps au lycée ! Est-ce la présence de ton frère qui te motive ainsi ? Katia sourit en lançant un regard à Azad : - Je dois reconnaître que depuis qu'Azad est revenu, je me sens plus sereine et plus sûre de moi. D'abord, je ne sens plus ma solitude, ensuite il déploie tellement d'efforts pour me mettre à l'aise et organiser mon temps. Je crois que j'ai le privilège d'avoir un bon soutien moral auprès de lui. - Et de ton enseignante... lance Azad. Tu oublies que Hadjira t'a été d'une aide précieuse. - Non... Je ne l'oublie pas, mais depuis que tu es là, je crois que tout marche pour le mieux. - A la bonne heure !, lance Hadjira en reversant du café dans les tasses. Ils discutèrent de tout et de rien. Puis de fil en aiguille, le père de Hadjira se met à parler de la famille et de ses préoccupations : - Tu vois, mon fils, dit-il à Azad, nous sommes une famille simple et unie. Nous menons une vie normale et routinière. Nous sommes assez heureux ainsi. Mes deux garçons sont mariés et déjà responsables de famille. Hadjira travaille et a préféré quitter le toit parental pour habiter dans cet appartement qu'elle juge plus confortable. Bien que cela nous blesse de la savoir seule, nous n'avons fait que nous incliner devant sa décision. Elle avait déjà tellement souffert de par le passé que nous ne voulions pas rajouter du sel sur sa plaie. Mon bonheur serait total si elle se mariait et fondait une famille. Il se passe la main sur son visage et reprend : - Tu vois, mon fils... Je me permets de te parler de ma famille car tu m'as tout de suite inspiré confiance. Ton air franc me plaît. J'aime les hommes comme toi... J'aime les gens qu'on peut aborder sans complexe aucun dès la première rencontre. (À suivre) Y. H Nom Adresse email