Entre la participation et le rejet de la prochaine échéance électorale, le front des forces socialistes (FFS) de Hocine Aït Ahmed propose une troisième voie : une période de transition de courte durée au terme de laquelle l'élection présidentielle serait organisée. Esquissée, il y a quelques semaines, à la faveur d'un entretien accordé par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, à des confrères, la proposition politique de sortie de crise, qui vise, selon le FFS, l'avènement de la deuxième République, a été présentée, hier, par le premier secrétaire du parti Djoudi Mammeri, lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti à Alger. Le document, qui sera remis dans les prochains jours aux partis politiques et aux “décideurs”, préconise, dans un premier temps, l'amorce d'un certain nombre de mesures d'urgence de nature à créer, estime le FFS, “un climat favorable à l'ouverture d'un dialogue entre le pouvoir et les forces politiques et sociales”. C'est ainsi qu'il plaide pour la levée immédiate de l'état d'urgence, l'ouverture du champ politique et d'opinions ainsi que la levée de toutes les entraves à l'exercice des libertés, l'ouverture du champ médiatique, l'arrêt du harcèlement judiciaire et de menaces contre les partis, les syndicats, les militants des droits de l'Homme et les journalistes, l'élaboration d'un plan d'urgence en faveur des démunis et des victimes de toutes les tragédies et enfin l'arrêt du bradage des richesses nationales. Une fois ces mesures prises, le FFS recommande l'ouverture d'un dialogue entre “le pouvoir” et les forces politiques et sociales dont le cadre, les partenaires et les objectifs doivent être définis d'un commun accord. Ce dialogue doit aboutir, explique le FFS, à l'élaboration d'un contrat politique autour duquel les acteurs sont appelés à s'engager et la mise en place des institutions de la transition. Les institutions dont la convention nationale de suivi et du contrôle de la transition, l'instance de suppléance qui va remplacer la présidence actuelle au terme de sa mandature et le gouvernement se chargeront de réunir les conditions pour la tenue d'une double consultation électorale : l'élection d'une assemblée constituante suivie de l'élection présidentielle. “La nouvelle Constitution, première à émaner de la volonté populaire, marquera l'avènement historique de la 2e République”, note le FFS. Tout ce processus doit associer l'ANP “détentrice du pouvoir réel” et dont le retrait du champ politique doit être graduel et effectif, soutient le FFS, ainsi que la communauté internationale par le biais d'une représentation officielle de l'ONU. K. K.