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2e colloque international sur les sondages d'opinion et les mesures d'audience en Algérie La nécessaire appropriation de l'outil statistique et sa maîtrise
À l'initiative de Média-Survey, le second colloque international sur les sondages d'opinion et les mesures d'audience en Algérie se déroule depuis hier à Alger et prendra fin cet après-midi. Sous le thème “Des sondages d'opinion comme outil d'anticipation et de bonne gouvernance", plusieurs spécialistes ont été conviés aux travaux du colloque. Hier, première journée du colloque, les débats ont tourné autour des questions de l'information statistique, d'enquêtes d'opinion, du redressement... Après la présentation du thème du colloque par Sofiane Maloufi, DG de Média-Survey, le Pr Amina Messaïd, présidente du comité scientifique, a indiqué, dans son allocution que l'objectif de ce colloque “est la nécessité de s'approprier cet outil qui est la statistique" et “maîtriser ses différents instruments". “L'apport des données statistiques et la fiabilité des sondages ont un rôle important dans la bonne gouvernance", a-t-elle estimé, avant de préciser qu'elles définissent la relation entre les gouvernés et les gouvernants. “Ils renvoient l'image envoyée par les institutions aux citoyens", a-t-elle expliqué. Elle a fait savoir, par ailleurs, que les sondages et les mesures d'audience permettent de constater, de manière objective, l'audience d'une télévision par exemple, regrettant, au passage, qu'aucune donnée n'existe en Algérie pour mesurer les audiences. Objectif pour lequel le colloque tentera de répondre avec les contributions de spécialistes. Tarik Bourezgue, mathématicien de l'ENSM-Alger, a mis l'accent sur la nécessité d'engager des recensements économiques, social et culturel, car, a-t-il estimé, “la mise sur place d'un répertoire et d'une nomenclature est importante", même si, a-t-il ajouté, ces opérations sont très coûteuses. L'objectif de cette base de données statistiques, précise-t-il, “est de mettre à la disposition des spécialistes des données politico-techniques". Par ailleurs, il a appelé à la réactualisation des outils utilisés, avant d'avouer que les pouvoirs publics qui ont eu recours, ces dernières années, aux recensements, “est un signe de l'ignorance de la réalité sociale algérienne". De son côté, Bruno Cautres, de Cevipof et Sciences Po de Paris, a traité de “l'enquête d'opinion : enquêtes internationales sur les valeurs". M. Cautres a mis en avant les différentes méthodologies utilisées dans les enquêtes d'opinion et celles souvent utilisées en Europe. Dans son intervention, il a expliqué que les indicateurs d'opinion sont difficiles à mesurer, comme la religion, dont la conception est différente d'un pays à un autre. Pour lui, il est parfois difficile de travailler sur un seul modèle d'enquête avec les mêmes instruments, car, explique-t-il, “les mots n'ont pas la même signification d'une langue à une autre", d'où cette difficulté de traduire les questionnaires. Sur ce, il a indiqué que la méthodologie de travail de Roger Jowel, dans Les 10 commandements des enquêtes sur les valeurs, “paraît" la mieux adaptée. Vincent Tiberj a, quant à lui, traité des changements de paradigme dans la confection des questionnaires. Ce chercheur à Sciences Po de Paris a expliqué qu'“il faut faire réfléchir l'interviewé", plutôt que de tenter “de révéler ses préférences" car “les statistiques tiennent compte du contexte". Benoît Riandey a traité des redressements, entre nécessité et limites, en expliquant la représentativité des échantillons, leur redressement et les limites de leur interprétation. “Le redressement des échantillons est le transfert, le poids des non-répondants à des répondants qui leur ressemblent, en particulier pour les variables étudiées", a-t-il expliqué. Pour cette journée, les invités du colloque traiteront, entre autres, de la sociologie des électeurs et des abstentionnistes lors des dernières législatives, du rôle de la presse dans l'analyse de la réalité sociale... M M Nom Adresse email