RESUMé : Fouzia est effondrée. Elle s'est faite à l'idée d'avoir quitté son studio. Elle fait du tri dans ses affaires, donne ce dont elle n'a plus besoin à une association caritative. Elle met en vente les meubles et les appareils électroménagers. Lorsqu'on frappe le soir à sa porte, elle pense à une voisine. Dr Kamel la surprend en lui rendant visite. Elle le lui reproche. Elle ne veut pas qu'on médise d'elle... Je m'excuse Fouzia ! C'est vrai, tu as raison ! Tes voisins risquent de mal prendre ma visite... J'aurais dû passer au bureau... - En effet ! Vous auriez pu appeler ! C'est quoi ces manières de débouler chez les gens, surtout chez une jeune femme ? s'écrie Fouzia, énervée. Dîtes ce que vous avez à dire et partez ! - Je voulais de vos nouvelles, répond-il, sincèrement désolé. - Je vais bien ! Je pourrais aller mieux ! Je me serais bien passée de ces émotions ! - Je voulais aussi proposer d'envoyer ma famille vous demander en mariage ! - Vous en avez de ces manières, rétorque-t-elle. Vous débarquez en soirée pour m'apprendre que vous voulez me demander en mariage ! Mais faîtes comme tout le monde ! Rencontrez-moi avant ! Parlez-moi de vos sentiments avant ! Et pour votre information, je ne suis pas intéressée ! - Inutile de crier ! Vous voulez ameuter les voisins ? La jeune fille se prend la tête entre les mains, ne voyant pas qu'il regardait l'intérieur du studio, s'attardant sur les cartons et les sacs pleins. - J'en ai marre ! s'écrie-t-elle. J'en ai assez ! J'ai mal à la tête ! Partez ! - Si vous avez des problèmes, je suis là ! Je pourrais vous aider ! - Il ne se passe rien qui vous concerne, réplique la jeune fille. Partez ! le prie-t-elle agacée. -Vous allez déménager ? l'interroge-t-il. - Oui et ne me demandez pas où j'irais car je l'ignore moi-même ! - C'est prévu pour quand ? - Prochainement, répond-elle en s'approchant de la porte pour l'ouvrir. Au revoir docteur ! - Kamel, rectifie-t-il. A partir de maintenant, appelez-moi Kamel ! - Au revoir, Kamel ! - On se voit au bureau demain ? Elle hoche la tête et ouvre. Elle regarde dans le palier et soupire de soulagement de ne trouver personne. Kamel part non sans se retourner pour la saluer de la main avant de descendre. Fouzia referme doucement la porte et va s'asseoir. La visite surprise de Kamel l'agace. Elle est au courant de ses sentiments. Mounia ne lui avait pas caché l'intérêt qu'il lui portait. Fouzia pensait qu'en l'ignorant et l'évitant, le message serait clair et qu'il se ferait à l'idée qu'elle ne veut pas de lui. Même si c'est quelqu'un de bien, elle n'a ni le temps ni la force de s'engager dans une relation au devenir incertain.Sa colère finit par tomber. Elle finit de ranger dans un coin du salon les cartons et les sacs. Elle se met au lit sans tarder, sans même avoir mangé. Elle passe la nuit à rêver de ses parents. Au petit matin, elle se lève en sueur. Il y a si longtemps qu'elle n'en avait pas rêvé qu'elle reste un moment les yeux fermés à vouloir rattraper leurs souvenirs. Plus que jamais ils lui manquent. Elle aurait voulu avoir une photo d'elle avec eux mais lors du tremblement de terre, il n'est rien resté de la maison et de ce qui se trouvait à l'intérieur. Un miracle qu'elle ait été jouer dehors avec ses copines. Elle se rappelle avoir senti un tremblement si brusque qu'elles avaient perdu l'équilibre. Il y avait eu un grondement autour d'elles. Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle voyait des arbres secoués au point de croire qu'une force invisible le faisait et qu'elle allait les déraciner. Les cris fusaient de partout. Glacée par la peur, elle entendait un homme crier ; “Ezenzla ! Ezenzla ! Khordjou bara !" (À suivre) A. K. Nom Adresse email