RESUMé : Fouzia ne sort pas déjeuner. Elle s'enferme dans son bureau. Elle appelle sa tante et prend de ses nouvelles. Elle n'a reçu aucune visite de ses enfants. Elle n'a rien de nouveau à lui apprendre. Mounia vient la voir. Elle est déçue et malheureuse de constater que le docteur ne s'intéresse qu'à Fouzia. Mais celle-ci ne veut pas d'une relation amoureuse. Sérieuse ou pas, elle n'a pas la tête à ça... - Que tu le veuilles ou pas, lui ne parle que de toi. Je suis sûre qu'il te surveille ! Fouzia fronce les sourcils. - J'espère que ce n'est pas un obsédé ! - Non, je ne crois pas, la rassure Mounia. C'est vraiment quelqu'un de bien... - Je l'espère ! J'ai assez de soucis comme ça ! s'écrie Fouzia en mettant de l'ordre dans son bureau. Elle commence à s'énerver sans s'en rendre compte au point de rougir. Lorsque le téléphone sonne, elle décroche et répond sèchement. - Oui ? La standardiste est surprise. - Pardon Fouzia, tu as un appel ! - Passe-le moi ! Excuse, je suis fatiguée ! - Mais tu viens de reprendre ! - Il faut croire que je ne suis pas vraiment remise ! Allez, passe-moi cet appel ! lui dit-elle. Dis, qui est-ce ? - Un homme, répond la standardiste. Youcef ! - Vite, passe-le moi ! Fouzia regrette de l'avoir fait patienter. Elle s'assoit et respire profondément. Elle s'efforce à avoir une voix enjouée. - Bonjour Youcef ! - Bonjour, comment vas-tu ? - Bien, merci... et toi ? - Grâce à Dieu, je vais bien, répond-il avant de lui proposer : Est-ce qu'on peut se voir demain, à midi ? - Oui, répond-elle avec hésitation. As-tu du nouveau ? - Oui, on en parle demain ! Je passe te prendre au ministère ! - Attends-moi près des arrêts ! Prends soin de toi ! - A demain ! Elle raccroche lentement, en soupirant profondément. Mounia comprend qu'il se passe quelque chose dans la vie de sa collègue. Fouzia lui avait confié avoir des soucis, sans en dire plus. Elle a subitement pâli, ses sourcils s'étaient froncés et ses lèvres pincées montraient qu'elle était traversée par de sombres pensées. Mounia regrette d'être venue déverser toute sa déception et ses questionnements auprès d'elle. Elle a compris que ces soucis l'empêchent d'avoir des projets. - Qu'est-ce qui ne va pas Fouzia ? Tu es si pâle ! Celle-ci se prend la tête entre les mains et ferme les yeux un court instant, le temps de se ressaisir. Elle serre les poings pour ne pas sentir ses doigts trembler. Elle tente de garder son calme. “Pas de panique ! Chasse ces idées noires, se raisonne-t-elle. Youcef saura quoi faire ! Il a promis de nous aider !" - Fouzia, veux-tu que j'appelle le médecin ? - Non, non, ce n'est pas nécessaire ! Si tu permets, je vais finir mon travail ! - Tu en es sûre ? - Oui, sois tranquille ! Je vais bien... Mounia hésite à la laisser mais un agent chargé de la correspondance entre. Elle quitte le bureau après les avoir salués. - Content de te revoir, dit l'agent. Tu étais en congé ? - J'étais souffrante, répond-elle en saisissant le courrier. Elle signe la décharge et se remet au travail après le départ de l'agent. Il ne reste pas beaucoup de temps avant la fermeture des bureaux. Elle finit son travail, en s'efforçant de ne penser à rien d'autre. Mission impossible... (À suivre) A. K. Nom Adresse email