Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, a effectué mardi une visite officielle en Tunis. Objectif de sa visite : préparer la visite officielle du président français, François Hollande prévue en juillet. La visite de Fabius n'aura pas duré plus de 8h sur le sol tunisien. Lors d'un déjeuner en tête-à-tête avec son homologue tunisien Othman Jarandi, plusieurs sujets d'actualité étaient au menu, entre autres, des problèmes régionaux et internationaux, tels celui du Mali, la Syrie et la lutte antiterroriste. Laurent Fabius n'a pas manqué de rappeler que la Tunisie est le berceau des “Printemps arabes", soulignant que le pays “s'en sort bien". “C'est une transition pacifique, c'est très important. Les Tunisiens sont en train de mettre en place une Constitution et il y a, cette année, une croissance économique de 3,5%". Au chapitre du phénomène terroriste, M. Fabius a déclaré : “Le risque est que les groupes terroristes basés en Libye et au Mali remontent vers la Tunisie", a toutefois ajouté le ministre. “Nous avons affirmé aux dirigeants tunisiens notre solidarité dans la lutte contre le terrorisme". Et d'affirmer : “Aucun soldat français ne participe aux opérations de traque des terroristes retranchés à Jebel Chaâmbi. Toutefois, nous considérons que la lutte contre le terrorisme est une responsabilité commune et nous allons travailler ensemble pour y faire face". En attendant, le dernier message de l'homme fort des salafistes jihadistes Seïf Allah Ben Hassine, alias Abou Iyadh sent l'odeur d'un début imminent de la confrontation directe et “armée" avec le pouvoir. Beaucoup pensent en tout cas que le Conseil de la choura d'Ennahdha a mis le feu aux poudres. C'était du moins l'essentiel des révélations faites par le ministre français des Affaires étrangères, au terme de sa visite éclair en Tunisie au cours de laquelle il a rencontré les trois présidents des plus hautes institutions, le ministre tunisien des Affaires étrangères et les principaux chefs des partis de l'opposition : “Nous avons confiance dans ce que fait la Tunisie qui, ne l'oublions pas, est le pays où a commencé le printemps arabe. Nous sommes solidaires de la Tunisie. Nous sommes le premier partenaire économique des Tunisiens et nous avons la volonté de le demeurer. C'est pourquoi nous voulons aller plus loin dans notre coopération avec la Tunisie", a précisé Laurent Fabius. A propos du froid qu'ont connues les relations tuniso-françaises après la chute de Ben Ali et la baisse sensible des touristes français et le peu d'empressement manifesté par les investisseurs français, Fabius fait remarquer : “S'il y a bien un gel de ces relations, il est bien chaud. Un million de touristes français sont venus en Tunisie en 2012 et ils sont plus nombreux que les Allemands, les Italiens et les Anglais. Volet investissements, 1500 entreprises françaises sont installées en Tunisie offrant 100 000 emplois. Il est vrai que certaines inquiétudes nées à la révolution ont été à l'origine du manque apparu chez certains investisseurs français. Actuellement, nous avons la volonté de renforcer notre partenariat dans tous les domaines." Quant à la date exacte de la future visite de François Hollande en Tunisie et annoncée à plusieurs reprises, le ministre français des AE n'a pas de date précise à fournir aux journalistes. I. O. Nom Adresse email