La Banque mondiale vient de lancer des projets de réduction de risques en direction de neuf communes d'Alger, dont Bouzaréah. Du séisme de Chlef à celui de Boumerdès, en passant par les inondations de Bab El-Oued ou l'explosion de gaz de Skikda, l'Algérie a eu son lot de catastrophes avec des pertes en vies humaines et matérielles qui donnent à réfléchir sur la manière de prévenir et de gérer des situations qui pourraient échapper à tout contrôle, en l'absence de plans bien définis. Une stratégie qui ne peut donner des résultats probants que par le biais de la connaissance, l'échange d'informations et d'expériences à travers une coopération décentralisée. C'est du moins ce qui ressort en substance du séminaire organisé, hier, à l'hôtel El-Aurassi à l'initiative de la Banque mondiale, la Mairie de Marseille (France), et ce, en collaboration avec le ministère algérien de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. La Banque mondiale vient de lancer des projets de réduction de la vulnérabilité et du risque (inondation, pollution, séisme, et glissement de terrain) sur la ville d'Alger, dont le massif de Bouzaréah, qui permettront une meilleure sensibilisation dans la mise en place des plans d'action pour les neuf communes étudiées en liaison avec les Assemblées populaires communales. Ces plans d'action comprendront en particulier des plans de circulation et de communication détaillés qui permettront de mieux gérer les crises à venir. Ce séminaire est destiné aux élus en priorité, puisqu'il s'inscrit dans l'objectif de la stratégie à adopter pour la réduction et la gestion des risques majeurs. Mais quels sont donc ces risques ? De manière générale, le risque se caractérise par de nombreuses victimes, un coût important de dégâts matériels, des impacts sur l'environnement. En plus clair, il englobe les inondations et le ruissellement pluvial, les séismes, les feux de forêt, le mouvement de terrain, en plus du transport des matières dangereuses ainsi que les risques technologiques. À ce propos, Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, s'est longuement attardé sur l'obligation de l'Etat d'élaborer des politiques à travers une législation rigoureuse et l'élaboration d'un plan général de prévention. Mais il a surtout insisté sur les responsabilités du wali et des P/APC ainsi que sur l'ensemble des élus. Ces derniers doivent mettre sur pied des plans communaux à même de prendre en considération la dimension du risque et l'élaboration, par ailleurs, d'un plan Orsec. L'entreprise est tout aussi concernée par ces mesures de prévention puisque elle-même gère aussi un risque. “Prochainement, il sera promulgué le jumelage de l'étude d'impact et celle du danger”, dira le ministre qui rappellera au passage que toutes les deux sont stipulées par la loi algérienne. Dahou Ould Kablia, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, chargé des Collectivités locales, présent à la rencontre, s'est engagé pour sa part à ne ménager aucun effort pour faire progresser les méthodes de lutte et de gestion des catastrophes. Philippe Berger, adjoint au maire de Marseille a, quant à lui, abordé la nécessité de l'implication des élus dans la gestion des risques. Nabila Saïdoun