Il n'est un secret pour personne que l'Algérie n'est pas à l'abri des risques majeurs, particulièrement urbains. Et les exemples ne manquent pas pour étayer cela. Les inondations de Bab El Oued, le séisme de Boumerdès et l'incendie de la raffinerie de Skikda en sont les cas les plus édifiants. Ces catastrophes entraînent malheureusement des dommages et des pertes pour les collectivités, les entreprises, le commerce, le logement... Comme elles peuvent également avoir des conséquences écologiques désastreuses. Bref, une menace sur l'homme et son environnement. C'est dire que l'action des autorités locales est essentielle pour en comprendre les phénomènes, s'en protéger et réagir. Les élus locaux et les citoyens, grâce aux expériences des uns et des autres, se doivent désormais d'avoir une culture du danger pour savoir faire face aux risques majeurs. Tel est du moins l'objectif du séminaire maghrébin sur la prévention et la gestion des risques majeurs urbains, organisé, hier à Alger, conjointement par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, la Banque mondial et la ville de Marseille. Intervenant à l'ouverture de cette rencontre, Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a indiqué : « Ce séminaire sert de préparation des élus et des citoyens - puisque eux aussi ont un rôle à jouer - par la formation et l'information dans la gestion des risques. » Pour le ministre, pour lequel « il y a lieu de privilégier une approche préventive et non curative », le but essentiel de cette rencontre est de faire profiter les élus locaux des expériences des autres en matière des nouvelles techniques de prévention des risques. Le ministre n'a pas manqué, par ailleurs, d'exhorter les maires à préparer les plans généraux de prévention. Ceux-ci doivent, selon lui, introduire dans les plans d'occupation des sols (POS) la variante risque. De même, le wali a un rôle essentiel à jouer, selon lui, dans la préparation des plans généraux de prévention. En ce qui concerne les entreprises, M. Rahmani soutient que « la responsabilité des exploitants est cardinale ». Ils doivent désormais, selon lui, faire une étude d'impact et de dangers. Intervenant à l'occasion, le secrétaire général du ministère de l'Intérieur, M. Ould Kablia, dira que son département ne ménagera aucun effort pour permettre à notre pays, en collaboration avec d'autres ministères, de faire progresser les méthodes les plus efficaces pour faire face aux risques majeurs. M. Berger, adjoint maire de Marseille, a soutenu qu'un programme ambitieux vient d'être initié entre les ministères de l'Intérieur algérien et français en matière d'échange de formation et d'informations dans la gestion des risques. Par ailleurs, selon Pierre Mouroux, du Bureau de recherche géologique et minière français (BRGM), la BM vient de lancer des projets de réduction de vulnérabilité et du risque (inondation, séismes...) sur la ville d'Alger dont celui du massif de Bouzaréah. Ces projets consistent en la mise en place de plans d'action pour neuf communes. Lesquels comprendront en particulier des plans de circulation et de communication détaillés, permettant de mieux gérer les crises futures. A noter qu'une visite sur le terrain est programmée aujourd'hui au terme de ce séminaire qui s'étale sur deux jours.