Tout en se déclarant hier “sûr" que le mouvement touareg du MNLA, qui occupe encore la ville de Kidal dans le nord-est du pays, était “prêt" à un “dialogue sincère", le président malien de transition a prôné la mise en œuvre de la décentralisation tout en excluant une autonomie du Nord du Mali. “Je suis sûr qu'au moment où je vous parle, le MNLA est prêt à s'engager dans un dialogue sincère et profond avec le reste du Mali", a déclaré le dirigeant malien, à l'issue d'un entretien avec son homologue français François Hollande à Paris. “La situation n'est pas bloquée du tout" avec le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), a-t-il insisté, alors que jusqu'à présent, la rébellion touareg refuse la présence de l'armée et de l'administration maliennes dans son dernier fief, hypothéquant ainsi la tenue de l'élection présidentielle à Kidal. “Le MNLA est constitué de Maliens, de compatriotes à nous auxquels nous avons réservé un traitement différent de celui réservé aux jihadistes, et avec lesquels nous allons dialoguer, discuter", a assuré le président Traoré, appelant à ne “pas s'accrocher à des termes tels qu'autonomie". “Dans la décentralisation que nous envisageons, qui prévoit des transferts importants de compétences, de responsabilités et de moyens, je suis certain que le MNLA trouvera son compte et que l'ensemble du Mali en tirera bénéfice", a-t-il affirmé. La veille, Dioncounda Traoré avait affirmé : “Ceux qui sont à Kidal, qui s'intitulent aujourd'hui MNLA - nous sommes conscients que sous le signe MNLA aujourd'hui, il y a bien plus que le MNLA originel, il y a des transfuges d'Ansar Dine - mais pour peu qu'ils renoncent à leurs velléités indépendantistes, qu'ils s'engagent à respecter la laïcité de l'Etat, qu'ils s'engagent également dans le processus électoral, nous sommes prêts à parler avec eux sur toutes les autres questions qui peuvent les intéresser". Lors de son entretien de plus d'une heure avec le président français, le président malien “a renouvelé que les élections devaient se tenir à leur date (avec le premier tour le 28 juillet, ndlr), ce qui est également notre position", a déclaré de son côté François Hollande. “Plus de quatre mois après le lancement de l'opération militaire Serval, l'ensemble du territoire malien a été libéré et aujourd'hui, nous sommes passés à une autre phase avec la mise en place d'une opération de maintien de la paix en juillet", a rappelé le président français. Après la conférence de pays donateurs, qui a mobilisé mercredi à Bruxelles environ 3,25 milliards d'euros pour aider le Mali à relancer son économie et ses institutions, Dioncounda Traoré a de nouveau promis de “veiller à ce que chaque euro aille là où il doit aller". M. T./Agences Nom Adresse email