L'appel a été lancé sur les réseaux sociaux. Il n'a pas drainé des masses de manifestants, mais le message n'est désormais plus circonscrit. Il a franchi les frontières. Ils étaient une petite vingtaine à le diffuser samedi à Paris devant le siège de l'ambassade d'Algérie dont le personnel est d'ailleurs souvent sollicité pour se mettre au service de quelques malades privilégiés. Alors qu'à Alger, des manifestants ont demandé “Val-de-Grâce pour tous", à Paris, ils ont demandé le “Val-Mustapha pour tous les ministres algériens" dont on sait qu'ils préfèrent les établissements de soins de France, de Suisse, d'Espagne ou d'écosse. Les initiateurs de l'appel lancé sur Internet entendaient dénoncer “une médecine à deux vitesses" et “le génocide des malades cancéreux algériens dans leur pays riche". Ils voulaient réclamer “une égalité de transfert à l'étranger pour tous les malades graves et pas seulement pour les membres de la nomenklatura" mais aussi “la construction d'hôpitaux dignes de ce nom et l'amélioration des soins". Les manifestants tenaient chacun une pancarte dans les mains. “C'est un SOS lancé par les malades abandonnés par les instances nationales", se révolte Bélaïd Aït Meziani, expliquant que l'Algérie ne consacrait que 3,9% de son PIB à la santé, soit le taux “le plus faible d'Afrique". “Nous avons initié une action citoyenne pour montrer notre indignation par rapport au système de santé" et demander “le droit à la santé pour tous les Algériens et toutes les Algériennes", explique Amel Chekkat. Cette manifestation est survenue alors que le président Abdelaziz Bouteflika entamait sa quatrième semaine d'hospitalisation à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Sans viser le chef d'Etat en particulier, le slogan “Val-de-Grâce pour tous" est devenu le cri d'indignation des Algériens qui ont appris qu'un ministre était hospitalisé à Bruxelles, que l'ex-patron du FLN était en Espagne et que le patron de l'UGTA était en France. Une clinique parisienne a aussi vu passer ces dernières semaines plusieurs fois le ministre des Affaires religieuses qui a effectué des bilans de santé. A. O Nom Adresse email