Les émeutes du Trocadéro lors du sacre du PSG champion de France ont levé le voile sur les ambitions du premier sponsor du club de foot parisien. Le Qatar, adulé par Nicolas Sarkozy qui a été jusqu'à favoriser la vente de bijoux français pour son émir, semble ne plus bénéficier de la même sollicitude. C'est plutôt le haro sur le richissime émirat. Un ex-chef de la DST n'a pas arrêté depuis 2012 de pointer du doigt le Qatar qu'il accuse de financer des réseaux islamistes en France. Et Yves Bonnet, ancien chef des services français en charge de la surveillance de l'“hexagone", sait de quoi il parle. De multiples coups de filets qui ont conduit à des interpellations des personnes soupçonnées d'appartenir à des cellules terroristes islamistes, lui ont donné raison. Dans une dernière intervention dans la presse française, l'ancien chef de la Direction de la surveillance du territoire (DST) pose le problème de l'argent qui est alloué par des pays salafistes aux réseaux islamistes établis en France. “Il va falloir un jour ouvrir le dossier du Qatar", a-t-il averti, même si au sein de l'establishment français, il n'est pas de bon augure de parler de ce minuscule pays. Ses braves dirigeants doivent cesser d'alimenter de leurs fonds un certain nombre d'actions préoccupantes sur le sol français, a-t-il ajouté, déclarant qu'il se fiche du Paris-Saint-Germain et de ses résultats spectaculaires. D'ailleurs, même la presse française commence à mettre son nez dans les affaires et agissements du Qatar en France. L'émirat a pris pied depuis plusieurs années dans l'économie française. Son émir possède de nombreux hôtels de luxe et détient des parts dans le capital de Lagardère, Vivendi, Vinci, Veolia, Total, ou LVMH, des champions du CAC 40. Et pour sa propagande, il a également acquis une grande partie des droits de retransmission du championnat de Ligue 1 de football avec ses chaînes BeInSport et a racheté le club du Paris Saint-Germain, le dotant d'une pléïade de stars achetées à plusieurs millions d'euros. Les emplettes de l'émir suscitent désormais des interrogations dans la classe politique socialiste au pouvoir après le courroux du Front national contre cette invasion arabe par le haut. Pourtant, il y a peu, Arnaud Montebourg et Laurent Fabius, ministres respectivement du Redressement économique et des Affaires étrangères, souhaitaient la bienvenue à l'argent qatari. Aujourd'hui, ces mêmes responsables se demandent aussi si l'émirat est bien intentionné quand il investit 50 millions d'euros dans leurs banlieues. A la grande satisfaction de Marine Le Pen qui a fait de l'ouverture aux Qataris un fond de commerce. A droite aussi, plusieurs figures ont exprimé ces dernières semaines leurs interrogations face aux investissements qataris, même si c'est durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy que les liens entre la France et le Qatar se sont resserrés. Sous couvert de globalisation, le gouvernement Sarkozy a octroyé au Qatar des avantages comme aucun autre gouvernement auparavant. Il ne s'agit pas seulement de l'achat du PSG, ou d'investissements dans des secteurs plus stratégiques. Il s'agit surtout de la loi exonérant les Qataris d'impôts sur les plus-values immobilières. L'ex-ministre Bruno Le Maire s'est ainsi dit “favorable" à l'idée d'une commission d'enquête parlementaire sur les investissements du Qatar en France, proposée par son collègue député UMP Lionnel Luca. Son ancienne collègue du gouvernement Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris, avait abondé dans son sens au début du mois. La France dans toute sa palette politique et idéologique, découvre qu'au travers de ses promesses d'investissements dans les banlieues, se profile une tactique pour asseoir et étendre le néo-wahhabisme. La gauche comme la droite, découvrent subitement que l'argent peut avoir une odeur. L'alerte à la méfiance du Qatar a été tirée par la Direction du renseignement militaire française (DRM), dans la foulée de l'opération Serval lancée par le président français François Hollande en févier 2013 pour chasser les islamistes djihadistes du nord du Mali. Ses limiers avaient découvert que le Qatar finançait et armait les islamistes que ses forces spéciales entraînaient. D. B. Nom Adresse email