Le nouveau chef de file du MSP, Abderrezak Makri, qui ne cesse de multiplier les sorties sur le terrain depuis le dernier congrès de son parti, s'est rendu, avant-hier jeudi, dans la wilaya de Tizi Ouzou où il a usé de la plus lourde artillerie linguistique pour fustiger les tenants du pouvoir actuel en Algérie. “Lorsqu'on sait toute la facilité avec laquelle un ministre qui a dilapidé l'argent du gaz et du pétrole a quitté le territoire national, on comprendrait aisément qu'il y a eu des complicités et que l'Algérie est dirigée par une maffia organisée", a déclaré le nouveau leader de l'islamisme modéré sous les applaudissements de ses militants dans la petite salle de la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Plus virulent encore, Abderrezak Makri, qui tombait comme un cheveu sur la soupe du FFS qui organisait son 5e congrès et le RCD qui préparait sa convention régionale, n'a pas hésité à accuser les tenants du pouvoir de “menacer la stabilité du pays". “La production et les revenus du pétrole et du gaz dans notre pays sont en baisse depuis déjà 2006, et personne n'ignore qu'en Algérie, 2 travailleurs sur 3 sont payés avec les revenus de ces énergies. Que deviendra alors notre pays lorsqu'il n'y aura plus de pétrole ni gaz. Déjà à l'heure actuelle, avec un front social en constante ébullition, notre pays est en danger, la stabilité du pays est menacée mais qui en est responsable ?" Makri, dont le parti a cautionné la gestion du pays durant une bonne partie du règne de Bouteflika, accuse tout naturellement le pouvoir. “Aujourd'hui, la contestation a atteint une zone très sensible, à savoir le Sud algérien, et ceux qui menacent la stabilité du Sud sont ceux qui ont prouvé leur échec de développer le pays, ce sont les incompétents qui nous gouvernent, ceux-là mêmes qui profitent des richesses du pays et refusent de quitter le pouvoir par la démocratie des urnes", dira-t-il, non sans déplorer que durant les années 1970, l'Algérie était au même niveau de développement que la Turquie et la Malaisie, mais voilà que ces deux derniers, dit-il, ont réussi à développer leur industrie et, par conséquence, leur économie alors que l'Algérie continue de ne vivre que du pétrole et du gaz. Pour en finir avec une telle situation de gangrène du pays, le chef du MSP ne voit qu'une solution : réhabiliter l'action politique et en lui rendant sa crédibilité que les tenants du régime ne cessaient d'entacher durant de longues années. Tout en présentant son parti comme une force d'opposition “qui ne reviendra plus sur sa nouvelle ligne" et “qui ne laissera plus de place aux intérêts personnels" puisque, dit-il, “au MSP, le temps des privilèges personnels est révolu". Il n'a pas hésité à appeler la population de Tizi Ouzou à rallier son parti tout en tentant de la subjuguer en déclarant qu'“aucun projet politique et aucun homme politique ne pourra réussir à s'imposer s'il n'a pas l'adhésion de cette wilaya qui a un lourd poids sur l'histoire du pays, sur son présent et son avenir". S L Nom Adresse email