Le président américain Barack Obama va effectuer du 26 juin au 3 juillet sa première grande tournée africaine depuis sa réélection à la Maison-Blanche, en se rendant au Sénégal, en Afrique du Sud et en Tanzanie. Cette fois, le premier président noir des Etats-Unis évitera la terre natale de son père, le Kenya. Selon ses proches, s'il zappe le pays de son père, c'est tout simplement pour ne pas avoir à serrer la main au nouveau président kényan Uhuru Kenyatta, poursuivi par la Cour pénale internationale, tout comme son vice-président William Ruto, pour leur responsabilité présumée dans les terribles violences qui avaient suivi la précédente présidentielle, fin 2007. En fait, c'est sa première visite dans le continent africain. Durant son premier mandat, Obama ne s'était rendu qu'au Ghana en juillet 2009 pour féliciter l'alternance politique dans ce pays et fustiger les présidents africains qui procèdent, l'un après l'autre, à des changements constitutionnels pour ne pas quitter le pouvoir. Pour pallier son indifférence à l'égard du continent noir, Obama y avait dépêché sa compagne, Michelle, qui avait effectué une tournée en Afrique australe en juin 2011, lors de laquelle elle avait rencontré l'ancien président et héros nonagénaire de la lutte contre l'apartheid, Nelson Mandela, en Afrique du Sud. Il reste que le déplacement d'Obama est attendu par les Africains qui souhaitent une meilleure compréhension et de meilleurs sentiments de la part de la première puissance du monde à l'égard de leurs aspirations et revendications démocratiques. Les sociétés civiles africaines ne demandent pas l'intervention des Etats-Unis ni d'autres Etats, mais que ces pays donneurs de leçons en droits de l'homme appliquent au moins les règles internationales à l'encontre de dirigeants autocrates et corrompus. De nouvelles lois internationales ont, en effet, introduit des procédures d'empêchement dont le gel des avoirs mal acquis et des restrictions de circulation. Sur ce chapitre, il va y avoir des déçus, déjà qu'Obama ne se rend que dans trois pays, sur les 53 que compte le continent. Ensuite, l'objectif affiché par la Maison-Blanche, c'est d'“étendre la croissance économique, l'investissement et le commerce". La démocratie sera forcément à l'ordre du jour, mais de façon formelle. Obama exhortera au renforcement des institutions démocratiques et à l'investissement dans une nouvelle génération de dirigeants africains, mettra l'accent en particulier sur la jeunesse africaine, mais il se contentera de mots creux, car l'intérêt des Etats-Unis est dans les échanges inégaux que seule la génération actuellement au pouvoir en Afrique peut encore permettre en contrepartie justement de complaisance à son égard. Pourtant, tout au long de son premier mandat et même durant le début de son second, Obama a promis que les Etats-Unis resteront des partenaires inconditionnels des pays africains “démocratiques". En juin 2012, il avait même dévoilé sa stratégie en faveur du développement de l'Afrique, avec l'objectif de renforcer la sécurité et la démocratie dans un continent objet de multiples menaces d'Al-Qaïda. D. B Nom Adresse email