La Coalition nationale de l'opposition syrienne doit terminer aujourd'hui l'annonce de sa participation à la conférence de paix internationale “Genève II", parrainée par Washington et Moscou. A Istanbul, capitale de la Turquie, la première priorité des opposants du régime de Damas sera d'élire un nouveau président pour la Coalition, après la démission en mars du président sortant Ahmed Moaz al-Khatib, un Kurde. La Coalition doit aussi se prononcer sur le cabinet de 11 ministres que va lui présenter Hassan Hitto, le Premier ministre élu en mars par l'opposition pour administrer les territoires aux mains de la rébellion. Le sujet est sensible au sein d'une opposition déjà divisée, une partie des membres de la Coalition, hostiles à Hitto, a exigé à l'entame de la conférence, jeudi, un vote de confiance. Les opposants ont débuté leur rencontre par une évaluation de la situation sur le terrain, où le régime de Damas a lancé une vaste contre-offensive pour récupérer les territoires “libérées", notamment la ville stratégique de Qousseir, dans l'ouest du pays, à la frontière avec le Liban. Les débats ont été houleux mais on ne sait pas si la question des exactions des groupes djihadistes a été ou non abordé. On sait que parmi les “amis de la Syrie", nombreux sont les pays qui font état de leurs inquiétudes face à la montée des islamistes radicaux au sein de l'opposition syrienne et que même des pays comme la France ou la Grande-Bretagne ne sont plus favorables à la distribution d'armes à l'Armée de libération syrienne, craignant de les voir tomber entre les mains de djihadistes d'Al-Qaïda plutôt enclins à enfoncer le pays dans une guerre confessionnelle et anti-occidentale. Comme l'opposition est devenue une sorte de ramassis de bric et de broc, sa réunion devait également voter l'entrée de nouveaux membres dans cette Coalition, principal groupe de l'opposition syrienne. Mais le débats le plus attendu qui s'est poursuivi jusqu'à aujourd'hui, a porté sur la participation de l'opposition à des négociations avec le régime de Bachar al-Assad pour trouver une solution politique au conflit qui ensanglante la Syrie depuis plus de deux ans. L'idée de cette conférence internationale dite “Genève II" a été lancée par la Maison- Blanche et le Kremlin, et les soutiens occidentaux et arabes de l'opposition ont multiplié les pressions sur la Coalition pour qu'elle y participe le mois prochain. De nombreux membres de la Coalition sont réservés quant à cette initiative, avait déclaré à l'ouverture de la réunion d'Istanbul Khaled Saleh, porte-parole de la Coalition qui réaffirmé une exigence de l'opposition syrienne: toute période de transition doit commencer par le départ d'Assad et des piliers de son régime. Onze pays soutenant l'opposition, dont les Etats-Unis, ont tenté de rassurer la Coalition sur ce point en soulignant à l'issue d'une réunion des “Amis de la Syrie" à Amman mercredi que Bachar al-Assad, son régime et ses proches qui ont du sang sur les mains ne pourront tenir aucun rôle dans le futur en Syrie. L'ex-président de la Coalition a annoncé vendredi que Bachar al-Assad pouvait disposer d'un sauf conduit et 500 de ses proches mais d'une façon générale, des membres de la Coalition redoutent d'être lâchés par les rebelles sur le terrain s'ils adoptent une position trop conciliante à l'égard du régime de Damas. Lors d'un récent entretien à des médias argentins, Bachar al-Assad a martelé son refus de quitter le pouvoir avant la présidentielle de 2014. “Genève II" devrait se réunir à Genève à partir du 10 juin prochain pour plusieurs jours, sous la présidence du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, et rassembler, pour la première fois depuis le début du conflit, une douzaine d'opposants et autant de membres du régime. Diplomates américains et russes travaillent d'arrache-pied pour convoquer la conférence en vue de parvenir à une transition négociée du pouvoir à Damas. D. B. Nom Adresse email