La salle charmée, envoûtée, fredonnera des refrains connus avec l'orchestre et battra la mesure avec des applaudissements de plus en plus nourris – un moment chargé d'émotion, de bonheur et de paix qui la plongera dans un merveilleux voyage à travers l'Andalousie arabe, sur les traces ou dans les pas de Zyriab. Le triptyque gharnati-sanâa-malouf, programmé pour le mois de mai dans la ville des Roses et représenté successivement par chacun des trois orchestres régionaux relevant de l'ensemble national algérien de musique andalouse, a pris fin vendredi dernier – soit trois soirées inscrites dans le cadre du cinquantenaire de l'Indépendance de l'Algérie et de la vulgarisation du patrimoine civilisationnel à travers le pays, qui ont constitué pour le public blidéen connaisseur, un pur régal. Après l'ensemble régional de Tlemcen qui s'est produit le 10, celui d'Alger (Blida et Médéa) le 17, c'est l'ensemble de Constantine qui a achevé en beauté la tournée andalouse dans la ville de Sid Ahmed El-Kebir. Le public plutôt enclin à apprécier l'andalou version sanâa, a été conquis par le malouf à travers l'excellente prestation donnée par l'orchestre dirigé par le virtuose du violon, Samir Boukredera, dans la salle de conférences de la wilaya – un bel ensemble architectural à la blancheur éclatante conjuguant esthétique, confort et modernité. L'ouverture de la soirée a été assurée par la 2e classe de l'association locale de musique andalouse El-Moutribia dirigée par Hassen Zoubiri, avec des talents en herbe tels Racha Bousradj (12 ans) à la mandoline et Asma Benaïcha (18 ans) au violon – deux magnifiques voix qui promettent — ou encore Wassim Ouadah (10 ans) en djellaba tlemcénienne et chéchia Stamboul, au synthétiseur, qui ont agréablement surpris l'auditoire. La ville du Vieux Rocher, elle, gratifiera le public d'un bouquet de virtuoses, musiciens professionnels chevronnés, qui ont fait preuve d'un grand talent artistique. Le chef d'orchestre, qualifié par ses pairs de “génie", a créé trois noubates (zidane, mezmoum et brêouel) et une nouba âraq (en voie d'achèvement), “inexistante à travers le Maghreb arabe et que nous prévoyons de jouer aux festivals national et international du malouf, le Ramadhan prochain", nous apprendra Djamel Achour-Rahmani, musicien et membre fondateur de l'association. L'orchestre qui a représenté dignement l'Algérie à l'étranger, à travers plusieurs festivals, a produit 2 CD, d'autres sont en préparation d'édition, nous confiera notre interlocuteur. Le public appréciera l'excellente homogénéité de l'ensemble (avec de superbes contre-voix) d'où perceront les belles voix de Sofia Founas (brêouel avec kh'lass) et Khaled Aïmeur (haouzi), et celle du ténor malouf pur crû, Abbas Righi, qui offrira une magnifique interprétation haouzie avec d'émouvants solos. Comme Samir Benkredera, il ravira l'auditoire avec d'habiles enchaînements. La salle charmée, envoûtée, fredonnera des refrains connus avec l'orchestre et battra la mesure avec des applaudissements de plus en plus nourris – un moment chargé d'émotion, de bonheur et de paix qui la plongera dans un merveilleux voyage à travers l'Andalousie arabe, sur les traces ou dans les pas de Zyriab. Le wali de Blida, Mohamed Ouchen, visiblement enchanté, honorera les deux orchestres. F S Nom Adresse email