Les Français sont d'accord au moins sur une chose : leur difficulté à vivre face à un chômage qui n'épargne personne et qui a déjà détruit des pans entiers de leur société. Tous se sentent menacés par la précarité, voire la pauvreté. Par contre, ils restent passablement divisés sur un autre sujet : le phénomène gay et la dernière loi votée à l'Assemblée nationale et qui autorise des personnes du même sexe à contracter mariage. Une façon pour le pouvoir de François Hollande d'occuper les uns et les autres et de leur faire oublier leur dur quotidien. Anti et pro se sont d'ailleurs aimablement affrontés ces dernières semaines dans plusieurs villes de France à coups d'insultes et de gnons bien sentis, histoire de se défouler sur le pavé et de vider leur sac. Pour donner plus de piment et de couleur à cette immense récréation par ces temps de vaches maigres, toutes les télés du pays ont ouvert mercredi soir leur journal sur un événement qui, en d'autres périodes, n'aurait même pas occupé la rubrique des chiens écrasés : le mariage de Vincent et de Bruno, deux homos parfaitement inconnus mais qui ouvraient à la mairie de Montpellier la première union officielle d'une série d'autres unions contre nature. Ce même soir, sur un autre plateau, un écrivain de génie présentait un livre d'une saveur exceptionnelle et dont le titre était tout un programme : “Ex aequo", en référence à l'expression latine ex aequo qui signifie égal. En plus de l'esprit de cet ouvrage, l'auteur dit tout le mal d'une communauté dépravée qui se sent si bien dans sa peau aujourd'hui. M. M. Nom Adresse email