Le ministre du Travail et de la Protection sociale, Tayeb Louh, a affirmé, jeudi dernier à l'APN, au cours d'une plénière consacrée aux questions orales, que l'Etat ne fera aucune concession aux syndicats autonomes qui “abusent” du droit à la revendication ou qui l'utilisent à des fins politiques. “Politiser l'action syndicale n'est pas dans l'intérêt des travailleurs”, a précisé le ministre dans sa réponse au député d'El-Islah, Ahmed Benabdeslem, qui l'interpellait sur la répression des syndicats autonomes. “On ne peut pas considérer l'application de la loi comme un dépassement ou une répression de la part du gouvernement. C'est plutôt le non-respect des lois qui constitue une dérive. Il revient, en définitive, au pouvoir judiciaire de trancher”, a asséné le membre du gouvernement. Auparavant, il a indiqué qu'en cinq années, 55 syndicats de travailleurs et 22 organisations patronales ont été agréés, pour une population active estimée à 9 millions de personnes, dont 7 millions de salariés. “Le pluralisme syndical existe, mais il souffre du problème de représentativité”. Il a rappelé que la loi exige une adhésion minimale de l'ordre de 20% à un syndicat. En deçà de ce taux, il ne saurait être représentatif. “Jusqu'à présent, il n'y que l'UGTA qui remplit parfaitement ce critère. C'est pour cette raison que le gouvernement la considère comme un partenaire privilégié”. À une question de Mohamed Djemaï (indépendant) portant sur le relèvement du salaire minimum garanti, Tayeb Louh a tenu à préciser que l'élu avait déjà exprimé la même préoccupation avant la revalorisation du SNMG de 25% à l'issue de la bipartite de septembre 2003. “Ce qui revient à dire que le gouvernement a satisfait pleinement la revendication du député” a-t-il ironisé. Il a souligné, néanmoins, que le SNMG a été augmenté en dix ans (1994-2003) de 250%. Le chômage a reculé, quant à lui, de 36% à 17% entre 1999 et 2004. Au sujet de la révision des pensions des retraités pour l'année 2005, Tayeb Louh affirme que la question est à l'étude au niveau du ministère, précisant que le taux de cette augmentation se fera en tenant compte des équilibres financiers de la caisse. Interpellé encore une fois sur la problématique affaire des faux moudjahidine, le principal responsable du ministère de tutelle, Mohamed Chérif Abbas, a répété que toutes les “attestations de reconnaissance des moudjahidine dont la falsification pour l'obtention du statut de moudjahid sera avérée seront retirées par l'Etat”, ajoutant que “les usurpateurs seront déférés devant la justice et seront déchus des privilèges dont ils ont bénéficié à ce titre”. Il a promis que ces sanctions tomberont dès que les enquêtes en cours au niveau de l'ensemble des wilayas seront closes. Il a ajouté que les allocations et les pensions allouées aux moudjahidine invalides “selon le degré de leur invalidité” sont “bien que modestes, à même de leur assurer un seuil acceptable de droits matériels et moraux”. Acculé par les députés Abdelaziz Bouchenafa (MSP) et Aomar Benmekhlouf (FLN), sur “le recul du niveau du sport algérien”, notamment dans les compétitions internationales, le ministre de la Jeunesse et des sports, Yahia Guidoum, a affirmé que son département s'échine à “définir de manière logique et rationnelle les raisons de cet échec”. Il a soutenu, par ailleurs, qu'il est impératif de “revoir la relation du secteur avec le mouvement associatif et les fédérations, particulièrement en matière d'autonomie”. De son avis, certaines fédérations comprennent mal le concept, qu'elles confondent avec “la liberté dans la gestion des affaires internes”. S. H.