Le célèbre tennisman français reconverti en chanteur à succès, Yannick Noah, ne pensait, peut-être, pas si bien dire dans son fameux refrain “Saga Africa, attention les secousses !" Des secousses, il y en a des fortes en ce moment au Bénin, où la sélection nationale prépare son important match des éliminatoires de la Coupe du monde 2014 dans une ambiance assez électrique faite de haute tension entre la fédération et son staff technique et de problèmes à répétition entre ce dernier et une partie des supporters des Ecureuils. Déjà que la presse béninoise avait évoqué il y a de cela quelques jours “l'occultisme autour de la liste des joueurs convoqués pour le match du 9 juin face à l'Algérie", un climat de suspicion s'est dès lors installé à Porto-Novo, lieu du déroulement dudit choc. A en croire la presse béninoise, c'est l'absence de Mouri Ogunbiyi sur la fameuse liste qui est à la base de cette situation. “Pour des raisons qui lui sont propres, le technicien français Manuel Amoros n'aurait pas jugé utile de retenir le joueur pour les deux prochains matches du Bénin. L'international béninois de Nîmes (Ligue 2, France) serait blessé. Des indiscrétions confirment la thèse que des responsables de la Fédération béninoise de football (Fbf) s'opposent à cette liste du simple fait que Mouri Ogunbiyi n'y soit pas", précisera même le journaliste Pascal Hounkpatin dans l'édition de vendredi dernier du quotidien béninois La Presse du jour. Cette tension autour de la sélection des Ecureuils en raison de la liste des joueurs convoqués a, par la suite, eu des répercussions encore plus marquantes puisque son entraîneur français, Manuel Amoros, a été agressé par un supporter. Pris à partie à sa descente du bus à Porto-Novo, l'ancien arrière-latéral droit de l'Olympique de Marseille a été surpris par un supporter qui lui a jeté de l'eau à la figure. Une altercation ayant éclaté entre les deux hommes, l'ancien international français a alors répondu avec force, donnant un ou plusieurs coups au supporter récalcitrant, selon les témoins. La Fébéfoot a dans la foulée apporté son soutien à Manuel Amoros par le biais d'un communiqué : “Le bureau du comité exécutif de la Fédération béninoise de football s'insurge contre la violence commise sur la personne de l'entraîneur national ; condamne avec véhémence et la dernière rigueur cet acte ignoble d'une époque révolue. Il condamne par la même occasion toute agression des dirigeants, des joueurs, des entraîneurs et des membres de l'encadrement technique de l'équipe." Toujours d'après des sources médiatiques béninoises, les supporters des Ecureuils reprocheraient surtout à Manuel Amoros la non-sélection de Mouri Ogunbiyi et Razak Omotoyossi. Ces derniers étant à l'hôtel des joueurs, le technicien français leur aurait demandé de partir. Ce qui n'a certainement pas été du goût des supporters indélicats. Pour tenter de résorber la colère des ultras, le comité exécutif de la FBF n'en continue, du reste, pas d'appeler “tout le monde au calme et à la retenue" dans ce climat qui s'est sensiblement alourdi autour d'une sélection béninoise (4 points, 3e de ce groupe H) condamnée à gagner dimanche prochain face aux Verts de l'EN, mais aussi réussir un résultat positif une semaine plus tard, le 16 juin, au Mali, sous peine d'enterrer définitivement tout espoir d'être du voyage à Rio de Janeiro à l'été 2014. Ces problèmes à la pelle constituent-ils pour autant un avantage pour la troupe à Vahid Halilhodzic ? L'on serait tenté, à première vue, de répondre par l'affirmative dans la mesure où c'est quelque part plus rassurant d'affronter une sélection africaine diminuée et handicapée par ses problèmes internes que d'aller la défier lorsqu'elle est au summum de sa forme. Sous un autre angle, il n'est, toutefois, jamais bon de tomber au moment où cette même sélection africaine, avec tout le folklore qui l'accompagne, joue sa survie dans des qualifications, devant un public chaud comme de la braise et dans des conditions qui l'oblige à faire sienne cette fameuse devise affichée un jour de finale de CAN dans le chaudron nigérian de Surulere “Vaincre ou mourir". Dans un langage plus arithmétique, ces conditions d'avant-match ne changent, toutefois, rien à la “donne". L'EN a un match à jouer et à gagner. Point barre. Problème chez l'adversaire ou pas, humidité ou pas, ambiance électrique au stade ou match à huis clos, les Verts sont tenus par l'obligation de résultat ! Sous peine de voir ses chances de qualification à la Coupe du monde 2014 se rétrécir comme une peau de chagrin, l'EN devra, de fait, faire abstraction de ce qui l'entoure et se concentrer sur son objectif premier : rentrer au pays avec les trois points de la victoire. Qu'importe “l'ambiance de la brousse"... R. B. Nom Adresse email