Lafarge, leader mondial, semble intéressé par les cimenteries de Meftah, Zahana et Hadjar Es-Soud. Le ministère de l'industrie a décidé de clarifier de manière définitive la situation des zones industrielles et celle des actifs des entreprises dissoutes. Ces deux principales décisions que compte sérieusement prendre le ministère au cours de l'année 2003 constituent quelques-unes des dispositions que contiendra un projet de décret exécutif, déjà élaboré en 1998 par l'ex-ministre Menasra et remis aux services concernés du gouvernement. Poursuivant son cycle de visites d'inspection des groupes et entreprises industriels, le ministre a choisi, pour cette fois-ci, cinq lieux. M. Djaâboub s'est déplacé vers ces entreprises pour s'enquérir de leurs diverses situations. Voici ce qui en ressort : SIM : près de 18% des parts du marché national Le groupe industriel SIM s'attelle à concrétiser ses divers projets qu'il vient de lancer dans notre pays. Ce groupe qui dispose de 6 filiales produit 1 655 tonnes/jour de semoule et de farine. Son produit est disponible dans 37 wilayas. Selon son président, M. Ezzraïmi, l'entreprise couvre entre 12% et 18% du marché national en pâtes alimentaires. L'excédent de la production est exporté vers quelques pays étrangers. Cet industriel, avoue être pénalisé pour ces opérations, par le cumul de taxes douanières d'un taux global de 60%, exigées par l'Etat français. Il estime que ces mesures sont excessives car pour la Tunisie et le Maroc, les douanes françaises n'imposent qu'un taux de 13% ou 14%. Cela pourrait s'expliquer par les conventions qu'ont signés nos deux pays voisins avec la France dans le cadre de l'OMC. Pour rappel, la Tunisie et le Maroc sont membres de l'OMC. En d'autres termes, il faut attendre l'adhésion de l'Algérie pour que ce genre de taxes soit revu à la baisse d'un commun accord. Néanmoins, Le groupe continue à exporter vers la France, considérée comme le plus gros marché avec l'Italie. Les produits de SIM sont, en outre, commercialisés au Canada, au Liban et en Libye. Outre les projets de métallurgie et d'énergie électrique et le stockage de blé, le groupe conclura prochainement un accord de coopération avec un partenaire saoudien pour le montage de semouleries. Ainsi, des experts algériens feront le déplacement en Arabie Saoudite pour une formation sur les équipements à utiliser pour ces unités dont une des capacités de production est de 800 tonnes/jour. Un partenariat similaire sera également lancé avec des opérateurs économiques soudanais et irakiens. À cela il faut ajouter les projets déjà mis en activité, à savoir la prestation, la commercialisation des pièces de rechange destinées à l'industrie de la minoterie qu'assurera une société mixte algéro-italienne, dénommée Ocrim Algérie, créée en 1997. La banque Housing Bank, pour le crédit et l'habitat, est aussi le résultat d'un partenariat algéro-jordanien. Avec Sonatrach et Sonelgaz, SIM s'intéresse encore aux énergies nouvelles. C'est ainsi que la société New Energy Algerie, composée des trois actionnaires, a vu le jour en juillet dernier. Rappelons que le président du groupe SIM a reçu en septembre dernier la médaille du mérite agricole remise par le ministre de l'agriculture français. Trèfle : Un intérêt pour la reprise des offices publics L'entreprise privée Trèfle, spécialisée dans les produits laitiers, semble intéressée par la reprise des offices publics du lait d'Oran, d'annaba… Les dirigeants souhaitent fusionner ces derniers pour les racheter. Créée en 1983, trèfle dispose de 700 clients distributeurs spécialisés dans la chaîne de froid et de 600 autres à travers le territoire national. Sa production est évaluée à 2,5 millions de pots de yaourt/jour. L'entreprise travaille avec un stock zéro, selon un de ses responsables. Cette société occupe, selon notre interlocuteur, la position de leader sur le marché où la consommation quotidienne s'élève à 6 millions de pots/jour. La matière première est importée de la Nouvelle-Zélande à raison de 125 DA/kilo. Ce sont des prix étudiés, expliquera ce responsable. Son chiffre d'affaires a atteint, jusqu'à octobre 2002, 1 500 millions de DA. Pour l'année en cours, les différents investissements sont de l'ordre de 450 millions de DA. Trèfle emploie actuellement quelque 301 personnes. Il est à noter que son process de production est complètement automatique (Full automatic), un équipement anglo-saxon. Des exportations vers la Libye sont inscrites au programme de développement de cette société. Ses discussions avec le groupe Danone sont, par ailleurs, gelées, nous confiera ce responsable. Lafarge : Le retour ? Les trois cimenteries de Meftah (Blida), de Zehana (Mascara) et de Hadjar Es-Soud (Annaba) verront prochainement leur capital social ouvert à raison de près de 20%. La banque anglaise HSBC est en train d'élaborer les cahiers des charges pour les présenter aux opérateurs potentiels intéressés par ce projet après appel d'offres. Ces unités ont, pour rappel, intéressé le groupe français Lafarge, leader mondial dans ce domaine, qui a émis déjà le vœu de les reprendre. La cimenterie de Meftah que le ministre de l'industrie a visitée hier semble prédisposée à cette autre forme de privatisation. Sa production est de 700 000 tonnes/an alors que sa capacité installée est estimée à 1 million de tonnes/an. Mieux, pour l'année 2003, sa direction envisage de lancer un projet d'investissement qui portera sa production à près de 900 000 tonnes/an. La cimenterie de La Mitidja couvre une partie considérable de la demande nationale estimée à 12 millions de tonnes/an. La production globale des 11 unités réparties sur tout le territoire national ne satisfait pas la demande puisque le marché enregistre chaque année un déficit de près de 4 millions de tonnes. Ses 570 employés sont pour une privatisation où le repreneur apporte un savoir-faire et une technologie nouvelle. Les nouveaux programmes initiés par l'AADL consomment presque la moitié de la production quotidienne de cette cimenterie, évaluée à 1 200 tonnes/jour. Dans un autre registre, le ministère de l'industrie souhaite trouver une solution définitive pour les problèmes des zones industrielles. Pour les réhabiliter puis les réactiver, l'Etat a, faut-il le rappeler, consacré une enveloppe d'un montant de 2 millions de DA. La même somme a été dégagée pour la compétitivité industrielle, notamment pour des actions liées à la mise à niveau des entreprises. B. K.