La société portugaise de ciment «Cimpor», une illustre inconnue dans le domaine, vient d'être retenue pour l'ouverture de 51% du capital de la cimenterie de Meftah, dans la wilaya de Blida lors d'une cérémonie d'ouverture des plis qui a eu lieu hier au siège du ministère de la Participation et de la Promotion de l'investissement (MPPI). Deux autres cimenteries, Zehana (Mascara) et Hdjar Soud (Skikda) n'ont pas reçu d'offres tandis que le leader mondial du ciment, le groupe français Lafarge aura été le grand perdant de cette opération. En effet, Cimpor a offert 41 millions d'euros pour 51% du site de Meftah, qui produit actuellement 750.000 tonnes de ciment par an mais dispose d'une capacité de 825.000 tonnes. Lafarge, qui avait déposé une offre sur les cimenteries de Meftah, Hadjar Soud et Zahana a été disqualifié parce que les conditions qu'il posait étaient contraires à la réglementation algérienne en matière d'adjudication, ont expliqué des responsables officiels au cours d'une conférence de presse. Selon le président du comité, M.Fayçal Ababsa, Lafarge « n'a pas signé le cahier des charges sur lequel elle a demandé des modifications alors qu'il est ‘'non négociable'' et n'a pas respecté le règlement de l'appel d'offres». Le cahier des charges impose aux repreneurs le maintien de l'emploi existant pendant 5 ans, l'augmentation de la production avec des normes internationales et la réalisation d'importants investissements de sauvegarde de l'environnement sur les trois ans à venir. Pour rappel, Lafarge était présent en Algérie depuis 1866, avant de s'installer au Maroc et en Tunisie. Il sera nationalisé au lendemain de l'indépendance de l'Algérie. En 2001, le groupe devient le premier cimentier mondial. De nombreuses acquisitions et joint-ventures dans ses quatre branches et sur les cinq continents, notamment en Asie, confortent sa position de leader mondial. En juillet, Lafarge s'introduit au New York Stock Exchange (NYSE). La décision finale sur la recevabilité de l'offre du Portugais Cimpor revient au Comité des participations de l'Etat (CPE) qui l'examinera dans les prochains jours et un nouvel appel d'offres pour les deux autres cimenteries devra être ouvert ultérieurement. Signalons enfin que cette ouverture des plis s'inscrirait en porte-à-faux avec les engagements pris par le gouvernement envers la centrale syndicale concernant le dossier des privatisations. Selon des sources proches de l'UGTA, la Fédération des travailleurs du bâtiment et travaux publics se réunira incessamment pour examiner cette question à la lumière de cette OPA opérée dans le domaine de la privatisation des cimenteries.