La librairie Guerfi de Batna a accueilli avant-hier l'auteure Liliane Raspail, pour la signature de ses deux ouvrages. Native de Batna, cette auteure a attiré une foule immense lors de la vente-dédicace de "Fille de Chemora" et "La Chaouia d'Auvergne". Loin de tout protocole, cette rencontre était plutôt familiale, amicale et bon enfant. Durant cette vente-dédicace, l'auteure a fait des rencontres émouvantes, voire envoûtantes. Une ancienne voisine, l'épicier du village, l'enfant d'un ancien ami, à l'exemple de Ali Bouchama dont le père et le grand-père ont connu toute la famille de l'auteure, et bien sûr la famille Chenouf qui a toujours gardé contact avec la fille de Chemora. Les deux écrits sont du cœur, "La fille de Chemora" est une histoire d'amour de deux femmes (la mère et la fille) pour un pays : l'Algérie. Mais chacune vivait de cet amour différemment, avec l'espoir et la douleur de l'époque. Quant à "La Chaouia d'Auvergne", il relève plutôt du personnel, voire même de l'intime. Une petite fille arrive en 1919 avec ses parents (petits paysans d'Auvergne), dans la forêt de Médina (Ichemoul), au cœur des Aurès. A partir de ce moment, commence l'histoire de Jeanne (Liliane). Rencontrée suite à la houleuse séance de vente-dédicace, Liliane Raspail a confié avoir eu un mektoub (destin) qui lui a permis de garder le contact avec son pays natal. Elle a aussi évoqué avec grande émotion : "J'ai eu les larmes aux yeux ce matin quand j'ai rencontré et serré dans mes bras des étudiants et étudiantes. L'Aurès, les Auressiens et moi sommes indissociables." Et d'ajouter : "J'ai toujours refusé cette déchirure qui me faisait tant mal, et le temps m'a donné raison. Car je retrouve les miens. Je ne suis ni la France ni l'Algérie, je suis les deux." L'auteure espère pouvoir continuer à écrire et à faire venir Mohamed Ali (son fils) en Algérie pour voir le pays de sa maman. Liliane Raspail compte également réaliser un film documentaire. D'ailleurs, la fille du cinéaste ami de l'Algérie René Vautier "Avoir 20 ans dans les Aurès" a été désignée pour la réalisation de ce projet. Le nombre impressionnant de personnes présentes à ce rendez-vous dément formellement et catégoriquement le désintérêt pour la lecture. Le dernier séminaire sur la littérature maghrébine a eu un impact très positif sur un lectorat avide de lecture. R H Nom Adresse email