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POUSSEE DE L'INFLATION EN 2012-2013
L'influence des politiques monétaires et économiques
Publié dans Liberté le 12 - 06 - 2013

Le statut de la Banque d'Algérie, révisé par ordonnance présidentielle n°10-04 du 26 août 2010, stipule, à travers son article 35, que la Banque d'Algérie a pour mission de veiller à la stabilité des prix en tant que gérant de la politique monétaire.
La Banque d'Algérie vient donc d'être explicitement chargée de la stabilité des prix à travers la mise en œuvre de la politique monétaire et le maintien du pouvoir d'achat du dinar. Il y a lieu de noter, à ce niveau, que ce rôle est une mission classique qui figure dans tous les statuts des banques centrales des pays, généralement sous forme d'objectifs de lutte contre l'inflation à hauteur de, par exemple, 3%.
Les premiers rapports de la Banque d'Algérie à ce sujet ont traité l'évolution de l'indice des prix à la consommation et le taux d'inflation, au niveau global et par groupe de produits, ainsi que les déterminants et les mesures prises au niveau de la Banque d'Algérie.
En plus de cela, la Banque d'Algérie s'est aventurée pour la première fois à examiner les autres causes qui sont du ressort de la politique économique et d'ordre organisationnel et comportemental des acteurs économiques.
Il s'agit donc de propositions et d'évaluation de l'impact sur l'inflation des actions inscrites au programme du gouvernement et qui sont en dehors du domaine d'intervention de la Banque d'Algérie. Ceci après avoir constaté que les mesures de réduction des liquidités via le marché monétaire sont restées inopérantes et nécessitent une politique économique et sociale appropriée sur le terrain. Cette initiative est à saluer et à élargir, notamment, au domaine de la réforme du marché financier qui a besoin d'une forte implication de la Banque d'Algérie pour créer les conditions de transformation de l'épargne disponible, au sein et à l' extérieur des banques, en investissement créateur d'emplois et de richesses.
Ce qui contribuera à la réduction des prix grâce au placement des excédents de liquidités dans le financement de la croissance des entreprises et de l'économie nationale.
Préambule
Les rapports de la Banque d'Algérie soulignent d'abord que l'accélération de l'inflation en 2012 est faiblement déterminée par l'inflation importée ; Ce qui est confirmé par le Fonds monétaire international qui estime à 9,8 % la diminution des cours des matières premières (hors combustibles) en 2012.
En effet, il se dégage que sur le marché libre mondial, les cours des produits de base importés par l'Algérie ont tous baissé en 2012. En moyenne annuelle et selon les produits, ils ont fléchi de 5,6 % à 16,25 %. En plus, les services de la Banque d'Algérie confirment que la monnaie nationale est demeurée relativement stable par rapport aux deux principales monnaies dans lesquelles sont libellées les importations du pays, ce qui aurait dû contribuer à orienter les prix intérieurs plutôt à la baisse. Par ailleurs, ils rappellent que les nombreuses exonérations et allègements fiscaux (TVA, droits de douanes) sur les produits agricoles importés auraient dû aussi agir dans le même sens de la stabilité des prix.
Des déterminants de la forte poussée de l'inflation en 2012
Les déterminants inflationnistes en Algérie durant l'année 2012 sont donc et surtout d'origine intérieure au pays et endogène au fonctionnement de l'économie nationale.
A cet effet, le rapport de la Banque d'Algérie a traité l'évolution des déterminants de l'inflation au niveau de la politique monétaire et de l'économie réelle à travers l'évolution des salaires, de l'IPC, de l'inflation et du prix de l'argent (taux d'intérêt). Il se dégage du rapport que le rythme d'expansion monétaire ne peut expliquer cette flambée inflationniste de 2012, d'autant que l'année 2012 est marquée par une forte progression des dépôts à terme (19,46 %) et une contraction de la monnaie fiduciaire en novembre et décembre 2012. Toujours selon les sources de la Banque d'Algérie, le "pic" de l'inflation enregistré en 2012 s'est conjugué avec une décélération des rythmes d'expansion monétaire.
L'agrégat monétaire M2 a progressé de seulement 11,47% contre 19,9% au titre de 2011, correspondant au rythme le moins élevé des sept dernières années, à l'exception de 2009, année du choc externe de grande ampleur.
Quant à la monnaie fiduciaire, malgré un recul de près de 8 points de pourcentage, son rythme de croissance demeure néanmoins élevé en 2012 (14,81% contre 22,53% en 2011).
Par ailleurs, "le trend haussier du ratio monnaie fiduciaire/M2 s'est poursuivi au cours de l'année 2012 ; fortement corrélé aux dépenses des ménages, cela indiquerait un accroissement substantiel de la demande de consommation généré par les fortes augmentations de revenus en 2011 et 2012 et qui n'a probablement pas pu être équilibré par celui de l'offre, notamment pour les produits frais, ce qui a pesé sur les prix de détail".
Les causes d'ordre organisationnel du marché et comportemental des agents économiques
L'examen de la poussée d'inflation en 2012 par les services de la Banque d'Algérie aboutit à la conclusion que les causes sont dans l'économie réelle, à travers l'organisation des marchés de biens et de services ainsi qu'à travers le comportement des agents économiques.
Le rapport insiste sur les importantes augmentations de salaires accordées et l'effet dit "de résonance" de propagation à tous les acteurs économiques, qui incitent les vendeurs à "confisquer" l'amélioration du pouvoir d'achat des salariés. Ces importantes augmentations de salaires alimentent de facto l'inflation des prix des produits frais, pendant que le niveau élevé et persistant de ces prix joue un rôle important dans la formation des anticipations inflationnistes.
Toujours selon les sources de la Banque d'Algérie, la poussée d'inflation en 2012 provient de l'organisation du commerce de gros et de détail : peu de marchés de gros organisés de produits agricoles, formation des prix opaque, absence de publicité des prix et de facturation, faiblesse du contrôle en matière de respect des lois et règlements en vigueur.
Tous ces facteurs facilitent et encouragent les hausses de prix abusives, pendant que des positions dominantes renforcent ces pratiques.
De même, le paiement des transactions en cash et le refus de l'utilisation des moyens de paiement modernes (chèque et carte de paiement) rendent ces dernières encore moins transparentes, à en juger par l'ampleur accrue des transactions relevant de l'informel.
Enfin, l'inflation est aussi en rapport avec la psychologie des agents économiques et avec la formation de leurs anticipations qui nourrissent et renforcent les comportements inflationnistes.
Mesures de sauvegarde et conclusion
Malgré le fait que les plus importants déterminants de la poussée d'inflation en 2012 seraient situés au niveau de l'économie réelle, la Banque d'Algérie a introduit, à compter du 15 janvier 2013, un nouvel instrument de politique monétaire, à savoir la reprise de liquidité à six mois à un taux de rémunération de 1,50% d'une part et l'augmentation des réserves minimales obligatoires des banques à son niveau (à 11% contre 9% avant), d'autre part. En plus, elle a appelé les banques à stimuler davantage, par une meilleure rémunération, l'épargne financière des ménages, notamment pour motif d'accès au logement, et introduire des mesures d'inclusion financière au profit des ménages (ouverture des comptes, amélioration des services bancaires).
Toutes ces mesures via le marché monétaire et bancaire sont restées inopérantes et nécessitent une politique économique et sociale appropriée sur le terrain
En premier lieu, il est prudent que ces mesures soient complétées rapidement par notamment la mise en œuvre des conditions de la réforme du marché financier et la possibilité de mettre sur le marché des opportunités de placement de l'épargne domestique dans des produits financiers sous forme d'actions et/ou d'obligations.
Les déclarations de la directrice générale du FMI situent les prévisions de l'inflation en Algérie en 2013 à hauteur de 5% e, non 4% comme souhaité par les autorités algériennes.
En réalité, il est convenu de ne pas s'attendre à une baisse significative de l'inflation en 2013 par rapport à celle enregistrée en 2012, tant que les déterminants persistent surtout au niveau de l'organisation des marchés et du comportement des agents économiques et à un degré moindre au niveau de la qualité des services bancaires et financiers.
I. N.
(*) Expert judiciaire en économie
Ancien président de la Cosob
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