La wilaya de Batna (Sefiane, N'gaous, Tinibaouine, Ras El-Ayoun, Ouled Si Slimane) produit, chaque année à elle seule, plus de 50% de la production nationale d'abricots. La rareté ou l'indisponibilité des ressources hydriques, qui pourtant existent, jouent un mauvais tour aux arboriculteurs, aussi bien à Sefiane (74 km à l'ouest du chef-lieu de wilaya) que dans toute la presque oasis de la daïra de N'gaous. Rencontré dans les vergers de Sefiane, un producteur qui a fait le déplacement de la commune de Ras El-Ayoun explique que la situation dans les régions montagneuses est beaucoup plus compliquée qu'à Sefiane. Les fellahs sont contraints d'acheter des citernes d'eau quotidiennement, 300 l à raison de 500 DA le voyage, pour ne pas laisser mourir les arbres. Mais c'est également le cas à Sefiane. "L'eau existe, il suffit de réaliser des forages, mais on nous interdit de le faire sous peine de forte amende, et quand nous demandons à la tutelle de prendre en charge cette opération de forage pour lui donner un caractère légal, nous n'avons que le silence comme réponse", nous dit le fellah avec peine. L'association El-Islah, qui regroupe plus de 17 agriculteurs exploitant plus de 260 ha, avec une main-d'œuvre de plus de 100 saisonniers, 40 000 arbres (abricotiers, oliviers et autres arbres fruitiers), semble relativement mieux s'en sortir, grâce à un nouveau forage. "Le débit de l'ancien forage a baissé de 40%. Nous avons besoin d'énergie électrique pour faire démarrer les motopompes du nouveau forage. Mais il va falloir acheter les poteaux électriques pour pourvoir bénéficier de cette même énergie, pour vous dire que le discours contraste avec la réalité. Au sud du pays, l'Etat subventionne la consommation en énergie électrique, alors pourquoi ne pas faire la même chose ici (N'gaous et toute la région) ? La réalisation d'une retenue d'eau ou mini-barrage réglerait définitivement le problème d'approvisionnement en eau dont la quantité ne cesse de baisser", nous explique le président de l'association. La wilaya de Batna (Sefiane, N'gaous, Tinibaouine, Ras El-Ayoun, Ouled Si Slimane) produit à elle seule plus de 50% de la production nationale d'abricots, sachant que la région mitoyenne, à savoir Barika et M'sila, se lance aussi dans la production d'abricots. Une seule unité de transformation à N'gaous, connue à l'échelle nationale et digne de ce nom, et deux petites unités (Assil et Ngaouissia), d'une capacité réduite, ne peuvent en aucun cas prendre en charge la production locale, qui se brade et n'apporte pas satisfaction, ce qui fait dire à la majorité des producteurs qu'une reconversion à l'oléiculture est très possible. Les chiffres le confirment : 935 ha d'abricots ; 700 ha (en progression accélérée) d'oliviers, 1 500 ha de cultures maraîchères. On attend une production de 4 000 t d'abricots pour cette saison, ce qui n'est même pas la moitié de l'année passée. R H Nom Adresse email