En matière d'arboriculture, la région de N'gaous est connue pour sa production d'abricot et ses dérivés (jus, compotes, confiture), mais l'olivier est en passe de dépasser le fruit fétiche de la région, considéré comme fragile, obéissant au phénomène de l'alternance, mais surtout et aussi vulnérable face à certaines maladies et parasites. à 60 km au nord-ouest du chef-lieu de la wilaya de Batna, dans la presque oasis de N'gaous et ses environs (Sefiane, Tifrene, Tinibaouine, Texlente, jusqu'à Ras El-Aïn), des agriculteurs se sont intéressés à cet arbre rustique (l'olivier) qui, en réalité, fait son retour sur un relief où il existait depuis l'époque numide. Des arbres millénaires et des traces d'anciens moulins à huile en témoignent. Si les producteurs ne sont pas toujours satisfaits, ni d'accord avec les moyens que leur propose la direction de l'agriculture, les responsables du secteur, eux aussi, ont leur mot à dire et réfutent certaines accusations, dont le retard ou l'absence d'aide ou d'assistance aux oléiculteurs. Mais une chose est sûre, le verger ne cesse de grandir, même si, sur le terrain, il n'est pas possible de le constater, des terres en jachère ne demandent qu'à être exploitées. Les fellahs parlent d'absence de séguia délimitée. L'unique source disponible, par exemple, à Sefiane et Ras El-Aïn pour l'irrigation ne donne plus que 32 l/s, alors qu'avant elle donnait 85 l/s, nous dit le représentant des fellahs et président l'association El-Amel, Belkacem Bouragaâ. En effet, les agriculteurs souhaitent “la réalisation d'une retenue d'eau au lieudit Tadekart, comme il nous a été promis, le bitumage des routes pour pouvoir recevoir les clients qui viennent des quatre coins du pays, mais aussi et surtout la revue à la baisse de la taxe sur l'énergie électrique, car au sud du pays les fellahs bénéficient d'une réduction de 50%, pourquoi pas nous ?". En dépit d'un petit mécontentement, de nouveaux arboriculteurs reconnaissent, en outre, avoir bénéficié d'aides et d'assistance technique des services agricoles, la technique du goutte-à-goutte installée dans leur vergers leur a permis de ne pas subir les pénuries d'eau dont souffrent certains agriculteurs qui possèdent une exploitation traditionnelle. Une visite à la subdivision de l'agriculture de la daïra de N'gaous nous a permis d'entendre un autre son de cloche, qui dans le fond n'est pas totalement opposé aux déclarations des fellahs, mais l'administration possède sa propre version. M. Bendrihem, subdivisionnaire agricole, nous dira : “Si l'oléiculture est devenue une réalité aujourd'hui, c'est grâce aux programmes de l'Etat, à savoir le Fonds national de développement et d'investissement agricoles et le programme Hauts-Plateaux. La majorité des forages pour encourager la plantation de l'olivier ont été financés par ce même programme (FNRDA) bien sûr, sans négliger l'effort et les sacrifices des fellahs. Nous avons un double objectif : le rajeunissement de l'abricotier et l'extension de l'olivier, le climat et le relief de la région le permettent. Il nous reste à convaincre les producteurs qu'ils sont acteurs économiques." Pour étayer ses dires, le subdivisionnaire nous donnera quelques chiffres concernant l'oliveraie. “Dans la commune de N'gaous il y a une superficie totale de 196 ha, une superficie en rapport de 170 ha, nombre d'arbres : 29 400 oliviers. à Sefiane, une superficie totale de 500 ha, superficie en rapport 410 ha, nombre d'arbres : 64 125." Et de poursuivre : “Nous constatons une progression dans les vergers et la quantité produite. La prévision de production toujours en matière d'oléiculture à N'gaous est de 10 200 q, Sefiane 24 600 q, Boumagar 9000 q, soit un total de 43 800 q. S'il y a une petite baisse par rapport à l'année dernière, les producteurs ont gagné en qualité. Enfin, la réalisation d'unités de transformation et des huileries modernes reste une préoccupation, aussi bien pour les responsables du secteur que les agriculteurs." “Il est temps de trouver une solution, pour ne plus brader notre produit", conclut le président de l'association des producteurs, M. Bouragaâ. R H