A la subdivision de l'agriculture de la daïra de N'gaous, l'atmosphère est plutôt morose. C'est compréhensible dans la mesure où la production de l'abricot est au plus bas, 2 000 t pour la saison, moins que celle de 2006 qui était de 3800 t. Il est normal que l'on s'inquiète, car c'est la première source de revenus. M. Bendrihem, ingénieur agronome, relativise les dégâts et préfère parler d'une année médiocre. La principale cause de cette chute de production n'est autre que l'ennemi classique de l'abricotier, qu'est la gelée, surtout quand celle-ci s'attaque à la fleur lors de son cycle de formation, soit les premières semaines du mois d'avril, et c'est ce qui est arrivé. Notre interlocuteur dira aussi : « Nous avons entamé le rajeunissement du verger en 2002. Les vergers de Boumagare, Ouled Si Slimane et surtout Sefiane en sont la preuve, et dans cette localité, il y a déjà production. » Avec 650 ha d'abricotiers dans les 3 communes, les efforts convergent vers les moyens hydrauliques avec 3 forages à N'gaous et un autre à Boumagare. Il y a un double objectif à atteindre, à savoir le rajeunissement du verger et l'irrigation. La commune de Sefiane ambitionne de devenir, dans le futur, la capitale de l'abricot dans la région grâce à l'abnégation et au travail sans relâche de l'association des producteurs d'abricots Affak de cette petite commune, laquelle a transformé un désert en une étendue verte à perte de vue. Avec une densité de 150 plants par hectare, aujourd'hui les chiffres parlent d'eux-mêmes : trente mille abricotiers et dix mille oliviers. M. Belloum, président de l'association Affak, annonce le chiffre avec fierté. Pour cette saison, les membres adhérant à l'association, qui sont au nombre de 36 familles, préfèrent ne parler de production réelle qu'a partir de 2008, car les abricotiers sont encore un peu jeunes en dépit des premières fructifications. D'autres associations de producteurs ont vu le jour dans la même localité. Malgré les difficultés, la création de richesses, l'absorption du chômage, le retour à la terre ont pris le dessus. Cependant, les voies de communication et la canalisation des eaux semblent dater du siècle dernier, et c'est ce qui constitue le talon d'Achille de tant d'efforts et de travail. M. Belloum ne cache pas son amertume, surtout qu'il y a eu dans le passé des promesse non tenues pour la réalisation des canaux modernes pour limiter, sinon stopper totalement les déperditions d'eau lors de l'irrigation. Il dira d'ailleurs à ce propos : « Nous avons frappé à toutes les portes, on ne nous a jamais dit non, même chose pour les routes qui ne sont pas carrossables, ce qui nous met à la merci des propriétaires des tracteurs qui pratiquent des tarifs exorbitants, et pour les seguias, lesquelles nous font perdre 20% du précieux liquide du forage, avant d'arriver à l'arbre, alors qu'une simple canalisation en béton règlerait le problème. S'il n'y a pas aide, qu'on nous le dise, c'est tout, mais qu'ils arrêtent de prétendre qu'ils sont en train de nous aider. »