L'ancien député du RCD et fils du colonel Amirouche, Noureddine Aït Hamouda, a évoqué, hier, lors d'une conférence-débat au centre culturel Mohand-Oulhadj, à Bouzeguène (Tizi Ouzou), la maladie de Bouteflika et s'est insurgé contre la virée parisienne de Sellal et Gaïd Salah qui se sont réunis dans "une caserne française en plein Paris (les Invalides) pour discuter de l'Algérie". "Quand les affaires de l'Algérie se discutent en terre étrangère, que reste-t-il de ces symboles de l'Algérie qu'ils ne cessaient, eux, d'évoquer à tout moment ?" s'est interrogé le conférencier. Abordant la question d'"une transition pacifique", M. Aït Hamouda a dit ne pas y croire un instant, classant l'Algérie à la dernière place en Afrique, "derrière le Tchad et le Mali qui filent droit vers une transition démocratique malgré leur pauvreté", selon lui. Ce dont il s'est dit "absolument sûr", c'est "le début de l'après-Bouteflika", d'autant que beaucoup de ministres préparent déjà leur recyclage. L'ex-député du RCD est revenu longuement sur l'épisode de la mort du colonel Amirouche, en mars 1959, à Boussaâda, alors qu'il était en route vers la Tunisie. Il raconte que le colonel Amirouche avait, avant son départ pour la Tunisie, installé son remplaçant en la personne du colonel Mohand Oulhadj parce qu'il était le plus âgé et le plus sage de tous. Un document authentique signé par Krim Belkacem reconnaît la légitimité du colonel Mohand Oulhadj officiellement chef intérimaire de la Wilaya III. Le document stipule que tous les officiers de l'ALN dont le commandant Mira lui doivent obéissance et que tout manquement sera passible de sanctions. Cependant, selon Noureddine Aït Hamouda, au moment où Amirouche prenait la route vers la Tunisie, d'autres officiers complotaient pour lui succéder, citant Mohammedi Saïd et Vréroch (Saïd Yazourène) qui savaient à l'avance que le colonel Amirouche allait être tué et ne reviendrait plus. Il soutient la thèse fondamentale que le colonel Amirouche a été abattu lors d'une embuscade tendue par l'armée française, mais qu'il a été donné aux Français par le Malg (ministère de l'Armement et des Liaisons générales), c'est-à-dire par Boussouf et Boumediene en personne. Selon lui, Boumediene, "qui n'a jamais tiré une seule cartouche sur un Français", était également contre les accords d'Evian "parce qu'ils ont été signés par un Kabyle, Krim Belkacem". Concernant le corps du colonel Amirouche dissimulé par les Français, c'est un militaire français d'Annaba qui, en septembre 1962, voulait prendre contact avec les officiers de l'ANP pour leur divulguer un secret, celui du lieu où a été enterré le colonel Amirouche. C'est à ce moment-là que Boumediene ordonne à la Gendarmerie nationale de déplacer le corps pour le cacher une seconde fois au siège de l'état-major de la Gendarmerie nationale. Le corps d'Amirouche n'a été rendu aux Algériens qu'en 1984. Moralité, selon Noureddine Aït Hamouda : "Au moment où, à l'intérieur du pays, d'authentiques militants se battaient pour l'Indépendance, ceux qui étaient planqués, particulièrement au Maroc, avaient pour objectif la prise du pouvoir après l'Indépendance." C. N O Nom Adresse email