Les transporteurs de plusieurs localités de la wilaya de Tizi Ouzou ont procédé, avant hier, à la fermeture de la RN12, suivie d'une grève, en signe de protestation contre la décision de la direction des transports de fermer l'ancienne gare routière de la ville où avaient trouvé refuge des centaines de fourgons de transport de voyageurs desservant les localités de Drâa Ben-Khedda, et une dizaine d'autres relevant de la daïra de Tigzirt et de Mâatka. Ces transporteurs ont été délocalisés à la sortie de la ville vers des stations "improvisées", selon les termes d'un transporteur, situées à Tala Allam pour ceux exerçant vers la daïra de Tigzirt et la commune de Drâa Ben-Khedda, et à Annar Amellal pour les transporteurs desservant la daïra de Mâatka et Betrouna. En effet, après avoir été contraints de quitter une première fois, en été 2011, leur station habituelle, dont l'assiette a été octroyée pour la construction de deux édifices publics, un musée et une Maison de l'environnement, pour rejoindre l'ancienne gare routière, ces mêmes transporteurs se sont retrouvés contraints une énième fois de céder la place ! Si aux yeux de ces transporteurs, la première délocalisation était pour le moins justifiée puisqu'elle s'est opérée dans l'intérêt public, cette deuxième décision reste "arbitraire". "Non seulement la décision de la direction des transports s'est opérée sans préavis, mais nous avons été délocalisés vers des lieux inappropriés et dépourvus de toute commodité, notamment en ces moments de grande chaleur. Le citoyen est contraint, à cet effet, de payer encore plus pour se rendre au centre-ville de Tizi Ouzou, 40 DA/jour", déplore un transporteur. Pour un citoyen rencontré au niveau de la nouvelle station de Tala Allam : "Nous sommes désorientés. Les pouvoirs publics devraient arrêtés de s'attaquer au portefeuille des ménages au moment même où des augmentations sur les tarifs du transport ont été opérées de manière inexpliquée et contraire à la législation. C'est toujours aux pauvres citoyens de payer les pots cassés !" Ce ne sont pas les seuls mécontents, suite à ce remue-ménage, puisqu'ils sont une cinquantaine de commerçants exerçant à l'intérieur de l'ancienne gare routière, et ce depuis des années, à se retrouver sans emploi. "Je suis père de famille, j'exerce ici depuis 20 ans, et je me retrouve du jour au lendemain sans emploi. Je n'ai ni la force ni les moyens de d'ouvrir un autre magasin ailleurs", avoue M. Kermadj, libraire. Pour son ami, qui vient juste de signer son contrat de location pour exercer un petit commerce au niveau de l'ancienne gare routière, c'est le cauchemar qui commence. Après juste un mois d'exercice, il est contraint de fermer boutique pour aller rejoindre ces milliers de chômeurs dans... la rue ! K. T Nom Adresse email