Des dizaines de milliers de Brésiliens ont de nouveau manifesté samedi dans plus de 100 villes du pays, malgré la main tendue par la présidente Dilma Rousseff. Les promesses de la présidente de gauche ont été accueillies avec scepticisme sur les réseaux sociaux, par les jeunes généralement issus de la classe moyenne qui animent ce mouvement très hostile aux institutions. A Belo Horizonte, troisième ville du Brésil, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté en marge du match Japon-Mexique, autour du stade, avec des slogans hostiles au Mondial parce qu'"il masque les problèmes du pays". Au stade de Salvador de Bahia, les spectateurs du match Brésil-Italie ont brandi des pancartes "Descendons dans la rue pour changer le Brésil", ou encore "Pas contre le foot mais contre la corruption". À São Paulo, mégapole et poumon économique du pays, des dizaines de milliers de personnes ont protesté, dans une ambiance familiale, contre le projet de réforme constitutionnelle, prévoyant de retirer le pouvoir d'enquêter aux parquets, souvent perçus au Brésil comme des acteurs efficaces contre la corruption. Les Brésiliens sont 75% à soutenir le mouvement, selon un sondage de l'institut Ibope sur la crise qui frappe le géant latino depuis deux semaines. Le prix et la piètre qualité des transports en commun, la clochardisation des services publics, à commencer par la santé, la destruction de l'école et de l'université arrivent en tête des motifs de mécontentement, devant la classe politique et la corruption dont elle s'alimente. Partis du ticket de bus et de métro, les manifestants se sont encore retrouvés dans la dénonciation des sommes colossales dépensées pour l'organisation de la Coupe Fifa des confédérations, qui se dispute jusqu'au 30 juin, et du Mondial en 2014. Mais le cœur des Brésiliens balance entre ces critiques et leur amour viscéral pour le football : ils approuvent à 67% l'organisation du Mondial au Brésil, que la Seleçao a remporté cinq fois dans son histoire. D. B. Nom Adresse email