La communauté internationale a multiplié, jeudi, les appels à la retenue en Egypte au lendemain de la destitution par l'armée du président Mohamed Morsi et insisté sur la nécessité de "répondre aux demandes légitimes" du peuple égyptien. En Occident, le président américain Barack Obama, qui s'est dit "profondément inquiet" face aux derniers développements en Egypte, a appelé à l'"élection rapide d'un nouveau gouvernement civil en Egypte". Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a, quant à lui, estimé "préoccupante" l'intervention de l'armée pour renverser le président égyptien, tout en jugeant les revendications des manifestants égyptiens "légitimes". "Il sera donc essentiel de renforcer rapidement l'ordre civil en accord avec les principes de la démocratie", a-t-il ajouté. L'Union européenne (UE) a appelé, de son côté, toutes les parties en Egypte à "retourner rapidement au processus démocratique", notamment par la tenue de nouvelles élections présidentielles, après le changement du pouvoir en Egypte. Par la voix du porte-parole de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, Téhéran a indiqué respecter "la volonté du peuple" égyptien et insisté sur la nécessité de "répondre à ses demandes légitimes" après le remplacement de Morsi par le président du Conseil constitutionnel, Adly Mansour. Le Qatar a, pour sa part, affirmé continuer à soutenir l'Egypte. "Le Qatar continuera à respecter la volonté et les choix du peuple d'Egypte", a déclaré un porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Doha tout en souhaitant "un renforcement de l'unité nationale des Egyptiens (...) dans le respect de l'esprit de la révolution du 25 janvier 2011". Pour la Turquie, la destitution du président Morsi, un an après son élection, est "antidémocratique". "Le changement de pouvoir en Egypte n'est pas le résultat de la volonté du peuple. Il ne s'inscrit pas dans le respect de la démocratie et de la loi", a déclaré à Ankara le vice-Premier ministre, Recep Bozdag. En Allemagne, le renversement du président Morsi par l'armée est perçu comme un "échec majeur pour la démocratie", selon les propos du ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, qui a estimé "urgent que l'Egypte retourne aussi vite que possible à un ordre constitutionnel". Le Royaume-Uni a lui aussi appelé au calme en Egypte après l'éviction de Morsi, alors que la France souhaite, selon le chef de la diplomatie, Laurent Fabius, que "les échéances soient préparées dans le respect de la paix civile, du pluralisme, des libertés individuelles et des acquis de la transition démocratique, afin que le peuple égyptien puisse choisir librement ses dirigeants et son avenir". Quant à la Russie, elle a appelé toutes les forces politiques en Egypte à la "retenue" et à rester dans le cadre "démocratique", a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Et la Chine a exprimé jeudi son soutien au "choix du peuple égyptien" et appelé désormais au "dialogue" et à la "réconciliation", selon la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying. R. I. Nom Adresse email