Alors que Washington, Paris, Moscou et l'UE reste prudentes dans leurs réactions, Berlin juge que la destitution du président égyptien constitue un «échec majeur pour la démocratie». La destitution du désormais ex-président égyptien, Mohamed Morsi, par l'armée, suite à une grande pression populaire, a été différemment appréciée et commentée par les pays occidentaux qui ont pris le soin de ne pas évoquer «le coup d'Etat militaire». Le président américain, Barack Obama, s'est dit «profondément inquiet» de la situation, appelant à l'élection rapide d'un nouveau gouvernement civil en Egypte. Les Etats-Unis demandent, en outre, aux autorités égyptiennes de ne pas procéder à des «arrestations arbitraires» à l'encontre de Mohamed Morsi et des partisans du président islamiste déposé. Les responsables américains ont souligné l'importance de mettre en oeuvre un «processus politique transparent qui inclut tous les partis et les groupes; d'éviter toute arrestation arbitraire du président Morsi et de ses partisans; et la responsabilité de tous les groupes et partis pour éviter la violence». Pour sa part, la Russie a appelé toutes les forces politiques en Egypte à la «retenue» et à rester dans le cadre démocratique. «Nous considérons comme important que toutes les forces politiques d'Egypte fassent preuve de retenue (...) et confirment dans les actes la volonté de résoudre les problèmes politiques et socio-économiques dans le cadre démocratique, sans violence et dans le respect des intérêts de toutes les couches et toutes les confessions de la société égyptienne», a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, exprimant son soutien au désir légitime du peuple égyptien d'une vie meilleure dans la liberté et le renouveau démocratique. De son côté, le président français, François Hollande, a appelé, à partir de Tunis, à «tout faire» pour revenir au processus démocratique en Egypte. «Nous devons tout faire pour que (le processus) puisse reprendre sur la base du pluralisme et du rassemblement», a déclaré M.Hollande. «C'est un échec quand un président élu démocratiquement est déposé. C'est un échec quand une population se soulève rassemblant des millions de personnes pour demander la fin du mandat d'un président», a-t-il ajouté. L'Allemagne considère que la destitution du président égyptien constitue un «échec majeur pour la démocratie». «Il est urgent que l'Egypte retourne aussi vite que possible à un ordre constitutionnel (...) il y a un réel danger que le processus de transition démocratique en Egypte soit sérieusement altéré», a indiqué le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, en marge d'une visite en Grèce Quant à l'Union européenne, elle s'est dite dans l'incertitude quant au sort du président égyptien déposé, Mohamed Morsi, et appelé à ce qu'il soit traité dans le respect des droits de l'homme. Michael Mann, porte-parole de la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton a appelé au respect des principes de justice et des droits de l'homme. M.Mann s'est refusé à qualifier l'action de l'armée égyptienne de coup d'Etat. Dans une résolution, le Parlement européen a demandé que le pouvoir soit «remis dès que possible à des autorités civiles démocratiquement élues», appelant à un retour rapide au processus démocratique, ce qui inclut la tenue des élections présidentielle ou parlementaires libres et équitables.. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon a appelé à un rapide retour à un gouvernement civil en Egypte. Dans cet entretien téléphonique au ministre égyptien des Affaires étrangères, le SG de l'ONU a fait part de sa profonde inquiétude devant l'intervention militaire en Egypte.