Le déficit de 1500 marchés de gros et de détail en Algérie n'explique pas, à lui seul, la confusion qui règne dans la commercialisation et la flambée, de plus en plus insupportable, des prix des fruits et légumes. Les sempiternels appels lancés par des associations de défense des consommateurs et de commerçants à la veille du mois de Ramadhan trouveront-ils une oreille réceptive de la part des "acteurs" qui font et défont les prix des fruits et légumes à leur guise ? La question reste crûment posée compte tenu de la "fièvre" des prix qui s'est subitement emparée des marchés publics dans la wilaya d'Oran. Malgré un semblant de retenue constaté dans les dépenses ménagères, les prix affichés ont pris de l'envol. "Ce n'est plus une équation logique basée sur l'offre et la demande qui délimite le champ d'intervention des pouvoirs publics sur les marchés mais la mainmise directe des spéculateurs qui ont pignon sur rue et contrôlent parfaitement le marché des fruits et légumes", affirme un sociologue. Selon des sources du monde agricole, la pomme de terre, par exemple, est vendue entre 6 et 7 DA le kilo, qu'un spéculateur revend à son tour entre 10 et 13 DA avant d'arriver au mandataire entre 18 et 20 DA le kilo. En aucun cas, la multiplication de son prix (40 DA) ne peut s'expliquer par les marges bénéficiaires des différents intervenants de la chaîne de distribution et l'addition des frais de transport et de stockage. D'autant que le froid rend la conservation plus facile et que l'augmentation des carburants n'a concerné que le gasoil. "Cette attitude spéculative exercée par les détenteurs du ‘pouvoir d'argent' sur les chaînes de production, de distribution et de commercialisation des fruits et des légumes doit être farouchement combattue par l'Etat". "Les pouvoirs publics doivent s'employer à casser le monopole des spéculateurs tout en améliorant les chaînes de froid contrôlées et des réserves pour chaque wilaya, soumettre en quelque sorte la grande distribution à une sorte de cahier des charges si l'on veut éviter le diktat des spéculateurs", indique pour sa part un économiste. Un autre aspect négatif a trait au déficit des marchés publics des fruits et légumes. Pour mettre un terme aux spéculations tous azimuts, l'approvisionnement du marché en fruits et légumes durant le mois de Ramadhan a été récemment débattu lors d'une conférence de presse animée par les représentants de l'Ugcaa, des experts en agronomie et du président de l'Association des mandataires des fruits et légumes de la wilaya d'Oran. Ainsi, il a été décidé de mettre sur pied une commission de coordination qui aura pour tâche de publier les prix réels des fruits et légumes proposés sur les marchés de gros. "Cette initiative permettra aux consommateurs de connaître les prix réels proposés sur le marché de gros et la marge bénéficiaire des détaillants", avait annoncé le porte-parole de l'Ugcca. Pour lui, cette résolution aura pour mission de "cibler la traçabilité de la chaîne de distribution des fruits et légumes qui est derrière la spéculation sur les prix de ces produits durant le mois de Ramadhan". Le déficit de 1500 marchés de gros et de détail en Algérie n'explique pas, à lui seul, la confusion qui règne dans la commercialisation et la flambée, de plus en plus insupportable, des prix des fruits et légumes. Cet état de fait déroutant, a été vivement ressenti, lundi, par les consommateurs oranais. D'un étal à l'autre, les prix des fruits et légumes étaient inabordables. Le kilo de la pomme de terre oscille entre 40 et 50 DA, la tomate de 50 à 100 DA alors que le poivron est cédé à 150 DA et la salade entre 100 et 120 DA le kilo. Les carottes et les navets sont entre 100 et 120 DA alors que leur prix était fixé entre 70 et 80 DA, il y a seulement une semaine. K. R I Nom Adresse email